M. Adrien Gouteyron (UMP,
Haute-Loire), rapporteur spécial de la mission « Action extérieure
de l'Etat », au nom de la commission des finances du Sénat, présidée par M. Jean Arthuis (UC-UDF, Mayenne), achève
une mission de contrôle budgétaire sur l'action culturelle française à
l'étranger, en application de l'article 57 de la LOLF, qui le conduira au Caire
du 1er au 3 juin 2008. Cette mission est fondée sur le constat
préoccupant que notre pays est redevenu,
depuis 2004, importateur net en matière de production culturelle.
L'apprentissage de la langue française dans les pays non francophones tend
également à marquer le pas, y compris en Europe. Un indicateur récent montre
ainsi que le pourcentage de documents
de la Commission européenne rédigés à l'origine en français est passé de
26,3 % en 2004 à 12,3 % en 2007.
A
partir d'un échantillon de pays (Allemagne, Argentine, Etats-Unis, Japon,
Pologne), et de plus d'une vingtaine d'auditions, M. Adrien Gouteyron
s'interrogera dans un rapport à paraître en juin 2008 sur l'intégration
dans la panoplie de l'action publique des instruments de la diplomatie culturelle du 21e siècle.
Il note que le modèle des « alliances françaises » est né à la fin du
19e siècle, que les centres culturels ont pris leur essor
à partir de la seconde moitié du 20e siècle et que les outils de
rayonnement actuels ne sont pas en
mesure d'exercer une action déterminante dans le domaine, en particulier, des
industries culturelles. Il devrait revenir sur la répartition des rôles
respectifs du ministère des affaires étrangères, du ministère de la
culture et du ministère de l'éducation nationale, ainsi que sur la frontière,
aujourd'hui artificielle, entre notre politique de création sur le territoire
national et notre politique de diffusion culturelle à l'étranger.
Dans
le domaine majeur des bourses de création et des résidences d'artistes à
l'étranger (Casa Vélasquez à Madrid, Villa Kujoyama à Kyoto, ateliers de
création à New-York, Villa Médicis à Rome), M. Adrien Gouteyron devrait plaider
pour une mise en cohérence des
différents programmes existants, gérés aujourd'hui de manière éclatée
entre ministère des affaires étrangères et ministère de la culture, en
prévoyant une harmonisation des procédures de sélection des artistes concernés,
et une meilleure adéquation entre les
pays de résidence, les formules (résidences collectives ou bourses
individuelles) proposées, et les besoins de créateurs. S'agissant de la Villa Médicis, qui a une nature mixte
de centre culturel et de résidence d'artistes, il pourrait proposer son
intégration dans le réseau culturel à l'étranger et une spécialisation de son programme de résidence d'artistes dans deux
domaines où Rome est encore ville d'excellence : musique et histoire de
l'art.