Monsieur l’Ambassadeur de France en République
Populaire de Chine,
Monsieur l’Ambassadeur de France en République de Corée
du Sud,
Monsieur l’Ambassadeur de France au Japon,
Monsieur l’Ambassadeur de France en Mongolie,
Monsieur le Directeur de l’Institut Français à
Taipei,
Messieurs les Consuls Généraux de France à Canton,
Chengdu, Hong Kong, Osaka-Kobe, Shanghai, Shenyang et Wuhan,
(par ordre
alphabétique)
Dans une semaine aura lieu
la célébration du 14 juillet dans les postes diplomatiques et consulaires
d’Asie du Nord. En de nombreux endroits, les ressortissants français ont
découvert, découvrent ou vont découvrir que la traditionnelle réception
organisée à l’occasion de la fête nationale a changé de format. Autrefois,
ouverte à tous les résidents et parfois même aux français de passage (dans la limite
évidemment des capacités d’accueil de nos « Maisons de la France » et
des tolérances particulières en termes de rassemblement), cette cérémonie cette
année n’est ouverte en certains lieux, qu’à certains et pas à d’autres. De très
nombreux français nous font part de leur frustration et de leur
désappointement.
Une calamiteuse circulaire
du Département vous invitait en effet en février à réduire de façon
substantielle le budget alloué à cette réception. S’en est suivi une levée de
boucliers de nos Sénateurs des Français établis hors de France et des élus de
l’Assemblée des Français de l’Etranger, toutes sensibilités confondues, pour
dénoncer, le mot n’est pas trop fort, ces économies jugées « mal
placées ». Non pas que les Français de l’étranger ne soient pas disposés à
participer à l’effort national de réduction de la dépense publique, mais parce
qu’ils estiment cette mesure inopportune au regard d’autres largesses du
Ministère comme par exemple celle de l’augmentation, à hauteur de 40 % en 7
ans, des contributions aux organisations internationales, rapportée avec
inquiétude le 2 juillet dernier lors de l’examen en commission des finances du
Sénat du projet de loi de règlement pour 2007.
L’instruction donnée au
Directeur de Cabinet par le Ministre des Affaires Etrangères à l’occasion du
débat sur la politique étrangère de la France le 14 mai n’a pas été suivie des
faits et pour des raisons de lenteurs administratives aucune circulaire
rectificative n’a été envoyée dans les postes. Dans de nombreux endroits
cependant, les chefs de poste ont anticipé et ont pu, en faisant appel au mécénat,
compenser ces réductions et offrir aux français de leur ressort le même
évènement que l’année passée. Qu’ils en soient grandement remerciés!
En d’autres endroits il est
malheureusement trop tard pour rectifier le tir pour cette année. J’ai saisi le
collège des Vice-présidents de l’Assemblée des Français de l’Etranger pour que
la question de la célébration du 14 juillet à l’étranger soit évoquée en
session plénière de septembre et que le Ministre des Affaires Etrangères,
Président de l’Assemblée des Français de l’Etranger, puisse être interpellé en
séance inaugurale à ce sujet et qu’un comité ad hoc se saisisse de cette
question à l’Assemblée. D’autre part, vous trouverez ci-joint mon courrier
remis au Président de la République
ainsi qu’à son Conseiller pour les Français de l’Etranger, lui faisant part du
désappointement des Français de l’Etranger.
Dans notre circonscription,
il me semble opportun, si cette proposition reçoit votre insigne assentiment,
qu’un « comité républicain du 14 juillet » soit formé en chaque poste
et regroupant les représentants des associations, les élus, les administrateurs
des chambres de commerce et toute autre personne « intéressée » pour
que la fête nationale qui sera célébrée en 2009 redevienne un évènement gratuit
et ouvert à tous, s’il ne l’est plus en 2008. Les Français d’Asie du Nord
s’associent en leur grande majorité à moi pour appuyer cette demande. Il ne
fait d’ailleurs aucun doute que le Ministère sera revenu à de meilleurs
sentiments l’année prochaine. Je sais par ailleurs que vous savez voir en cet
émoi partagé par de nombreux compatriotes et la quasi-totalité de leurs élus
non un caprice d’enfants privés d’une bonne occasion de se « rincer »
aux frais de la Nation mais plutôt le désir ardent de citoyens « d’Outre
Frontière » de préserver l’unique opportunité de se rassembler et de célébrer leur République.
Je vous prie d’agréer,
Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Consuls Généraux, Monsieur le
Directeur de l’Institut Français, l’expression de ma très haute considération.
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