Monsieur le Président,
J’ai l’honneur
d’attirer votre bienveillante attention sur la préparation des célébrations du
14 juillet à l’étranger.
En effet, en
février une circulaire du Ministre des Affaires étrangères et européennes
invitait les postes à réduire l’enveloppe allouée à la célébration de notre
fête nationale. Au lieu de la célébration républicaine et ouverte à tous, la
manifestation devait être réduite aux élus, aux représentants des associations
françaises et à certaines personnalités.
Cette décision
avait créé un vif émoi parmi les élus, toutes sensibilités confondues, des Français
établis hors de France, aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée des Français de
l’Etranger. Cet émoi relayait la consternation et le désarroi unanime de nos
compatriotes comprenant mal qu’on veuille les priver, pour la plupart, de la seule
occasion annuelle de se retrouver et de fêter ce grand rendez-vous républicain.
Monsieur le
Président, vous savez à quel point cette manifestation importe à nos
compatriotes résidant à l’étranger.
A la suite de
très nombreuses interventions en séance et de très nombreux courriers adressés
par les élus au Ministre des Affaires étrangères et européennes, nous avons pu
acquérir l’assurance qu’il ne s’agissait là que d’une décision un peu hâtive et
qu’une autre circulaire rectificative serait envoyée aux postes, leur demandant
de conserver le format des années précédentes.
Le Ministre
des Affaires étrangères et européennes a bien voulu répondre le 26 mai dernier
au courrier que je lui adressais à ce sujet et que je vous joins. Il
m’indiquait « qu’il n’avait jamais
été question de ne plus inviter la communauté française aux réceptions du 14
juillet » et que « Notre
fête nationale est un moment privilégié…et qu’elle revêt sans doute chez nous
une importance symbolique qu’elle n’a pas chez nos principaux partenaires ».
Or, la
circulaire rectificative n’est jamais parvenue aux postes, lesquels, en
l’absence de nouvelles consignes, se préparent à organiser une célébration a
minima. Cette restriction sera, sans nul doute, extrêmement mal perçue.
Les Français
de l’étranger sont bien sûr prêts à comprendre que des restrictions budgétaires
soient nécessaires et à participer à l’effort national sur ce plan. Ils sont
prêts à accepter dans l’urgence de ce 14 juillet prochain que le buffet soit
moins garni et à s’organiser pour lever les fonds manquants avec le relais des
élus, des associations, des chambres de commerce et de tous les acteurs
présents sur place.
Monsieur le
Président, vous avez su, en une seule année, initier des réformes fondamentales
en faveur des Français établis hors de France.
Nous savons
votre engagement, et votre détermination à réaliser les ambitions que vous avez
pour nous, et pour la France.
A chacun
de vos déplacements, vous les réaffirmez : scolarité gratuite et représentation
dans les deux chambres du Parlement. Vous nous avez convaincus que les Français
établis hors de France ne seront oubliés ou écartés de la vie française. Vous
nous avez convaincus de notre rôle dans la promotion économique, diplomatique
et culturelle de notre pays au-delà de ses frontières.
Lors de votre visite
à Pékin, en novembre dernier, près de deux mille Français étaient venus à votre
rencontre. Votre discours a été ovationné et s’est clos par une Marseillaise
bruyamment reprise par une foule enthousiaste.
Pour le 14
juillet, les Français de Pékin, comme ceux d’Alger, de Manille ou d’ailleurs
veulent pouvoir chanter leur hymne national, réunis et rassemblés dans la
maison de la France, une France qui leur est si chère même - et surtout - au
bout du monde.
Monsieur le
Président, j’ai l’honneur de solliciter votre haute bienveillance pour que la
célébration de la fête du 14 juillet reste à l’étranger celle de tous les Français.
En vous
assurant de ma très grande reconnaissance pour l’attention que vous voudrez
bien porter à cette demande, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression
de ma très haute considération.
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