Le Sénat a adopté l’article 1er du projet de loi, qui instaure un système de « préparation à l'intégration des bénéficiaires du regroupement familial dans leur pays d'origine ».
L’article 4 du projet de loi initial comprenait des dispositions spécifiques pour les conjoints étrangers de Français. Il prévoyait de soumettre la délivrance du visa de long séjour aux conjoints de Français, à un test préalable d'intégration passé dans le pays de résidence et, si le besoin en était établi, à une formation linguistique et civique de 2 mois.
La Commission des Lois du Sénat a longuement débattu de cet article, et a proposé un amendement supprimant cette disposition. Deux difficultés sont apparues alors, qui m’ont convaincu de déposer un amendement :
- d’une part, en supprimant les dispositions particulières pour les conjoints étrangers mariés à un Français – et on pense naturellement aux Français établis hors de France -,
la Commissiona créé un vide juridique pour ces personnes.
Or, si le régime spécifique disparaît, c’est le régime de droit commun qui est appliqué. Donc l’amendement de suppression de la Commission revenait en fait à rendre applicable aux conjoints de Français, les dispositions de l’article 1er, relatives au regroupement familial, soit l’inverse de l’effet recherché…
- d’autre part, il m’est apparu que la possibilité d’accéder à un apprentissage de la langue française peut être un atout pour l’intégration du conjoint étranger d’un Français, à partir du moment où il ne s’agit pas de retarder la délivrance du visa.
J’ai souhaité apporter des garanties de limitation dans le temps, d’aménagement de régimes d’exemption, comme le retour en France du couple pour raisons professionnelles, et enfin des garanties de présomption d’intégration du conjoint étranger, en facilitant ses démarches pour l’obtention du titre de séjour. L’amendement que j’ai présenté à l’article 4 a été adopté en séance par le Sénat, après un long débat.