Merci, Monsieur le Président. Je vais essayer de répondre à chacun d’entre vous aussi précisément que possible.
D’abord, Monsieur NIZET, vous avez posé des questions qui se sont retrouvées dans les interventions suivantes. Sur le Conseil d’orientation stratégique, je crois en effet pouvoir prendre l’engagement sans risque, même si les choses ne sont pas complètement arrêtées, qu’il y ait un représentant de l’Assemblée des Français de l’étranger en son sein. Cela me paraît tout à fait normal et vous verrez ensuite comment cette personnalité qualifiée pourra être désignée.
Je rappelle cependant qu’il y aura aussi des parlementaires et notamment des sénateurs et députés des Français de l’étranger, lorsque ceux-ci seront élus. Nous aurons évidemment des élus de l’étranger. Mais, puisque la question m’a été posée plusieurs fois, je peux vous donner ici mon accord pour que l’AFE y ait un représentant. (Applaudissements).
En ce qui concerne le budget, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, et cela rejoint une question de Madame CONWAY, l’Institut français a notamment pour vocation de rationaliser les moyens dans un contexte relativement contraint. Monsieur NICOULLAUD approuve, il a connu une période où le Quai d’Orsay était plus généreux, je le sais ; c’est ainsi !
Cependant, et cela faisait d’ailleurs partie des conditions que j’avais posées pour accepter cette présidence, nous n’aurions pas pu crédibiliser l’Institut français en disant : « prenons la totalité des moyens qui étaient alloués à ceux qui étaient déjà acteurs, réduisons tout cela et donnons-le à l’Institut français ». Une enveloppe exceptionnelle sur deux ans – qui a déjà été utilisée -, de 20 millions d’euros, s’ajoute aux budgets qui seront transférés à l’Institut français, notamment celui de CulturesFrance. Elle sera mobilisée lorsque nous lancerons des appels d’offres, pour financer les projets qui seront présentés
par les postes. Aussi, dans un contexte relativement contraint, il nous a été donné des moyens pour rendre notre action crédible.
L’Institut français n’a pas pour simple fonction de créer des économies de moyens, mais notamment pour mission de relancer l’action diplomatique par la culture de la France. En conséquence, nous aurons quelques moyens. Je vous donnerai les chiffres dans le détail, si vous le voulez, par la suite.
Sur la date du décret, je vous ai déjà répondu que le premier qui fixait la préfiguration et qui indique ma mission, rappelle les grands traits de l’Institut français devrait paraître dans les quinze jours ; le décret de création définitive au premier janvier, presque aussitôt après. Normalement, dans un mois, nous aurons rédigé les décrets correspondant, tout à fait dans la continuité du texte de loi. Ils ne présenteront pas de grande surprise. Ce qui est débattu aujourd'hui, c’est la question que vous aviez
posée : le conseil d’administration, le conseil d’orientation stratégique, la répartition des postes. Nous discutons avec les divers ministères pour qu’ils donnent bien les équivalents temps plein qu’ils nous doivent, etc. Nous sommes dans cette espèce de « cuisine interne », mais globalement, les décrets paraîtront bientôt et ils correspondent tout à fait à ce que disait la loi.
Sur l’expérimentation, monsieur NIZET souhaitait qu’on parle de la Chine. Certes, nous en parlerons. Les pays retenus pour l’expérimentation sont des pays volontaires, parfois un peu poussés à l’être, je ne le cache pas. Parce que nous avons voulu faire en sorte qu’il y ait des choses diverses. Nous avons voulu par exemple un très grand pays où l’action culturelle de la France n’a pas encore complètement trouvé son essor, notamment parce qu’il s’agit souvent de réseaux différents : ainsi du réseau de la langue française en Inde. Nous avons voulu des pays où l’action culturelle de la France est encore modeste : centre de l’Europe avec l’Estonie, la Lettonie, etc., où nous avons très peu commencé. Inversement, nous voulons avoir des pays avec lesquels nous avons une très grande tradition de coopération et que nous pourrons ensuite utiliser comme modèles. Je pense en particulier au Canada, voire au Québec. Il nous faut aussi des pays africains anglophones : Kenya, Ghana… Il nous faut aussi
des pays sur lesquels la France veut avoir une influence considérable. Voilà pourquoi par exemple le Président de la République souhaite des pays du Golfe, comme la Syrie.
Nous devons choisir dix centres. La Chine ne figure pas dans l’expérimentation, pour l’instant, parce que nous y avons déjà fait beaucoup de choses. Ce n’est pas là que les choses sont les plus urgentes. Mais, cela pourrait venir ensuite. J’attends beaucoup de l’expérimentation pour faire basculer rapidement le dispositif du réseau globalement par l’Institut français. Telle est sa vocation. Nous avons trois ans devant nous, j’ai trois ans devant moi, et je voudrais au moins que dans la période où
j’aurai lancé l’Institut, dans sa première grande phase, nous ayons réussi la fédération de la totalité du réseau et que le réseau soit intégré.
Sur le statut des conditions d’emploi, c’est une question que Madame CONWAY posait implicitement à propos de la professionnalisation, il est une des missions fondamentales de l’Institut français - j’aurais dû en parler en préambule – d’assurer les carrières, la formation continue, de gérer la professionnalisation de nos personnels dont les statuts sont assez divers, qui ont parfois des statuts locaux. L’Institut français sera en quelque sorte le formateur continu de ces personnels et gèrera leurs carrières. Je pense en particulier aux personnels détachés qui viennent de l’Éducation nationale, qui ont des carrières tout à fait heurtées, lorsque après avoir rempli des fonctions souvent éminentes, au sein de centres culturels, vont diriger un Institut français au bout d’un détachement qui s’interrompt forcément, se retrouvent nommés professeur de collège dans je ne sais quel endroit et qui sont complètement décontenancés, dont la formation n’est pas optimisée, et qui souvent, ont eu des carrières difficiles. C’est un vieux sujet. Je me souviens d’une association, quand j’étais Directeur de cabinet de Monsieur BAYROU, soit en 1992-93, qui avait déjà pour but d’aider les fonctionnaires de l’Éducation nationale détachés qui revenaient en France, à trouver des postes honorables ou des continuations de carrière. C’est vraiment une de nos missions que de régler ces problèmes de statuts, de conditions d’emploi, de professionnalisation, de formation continue. Nous avons d’ailleurs, dans nos statuts, la responsabilité de la formation continue, que nous essaierons de mener de manière efficace.
Je crois avoir répondu pour l’essentiel à monsieur NIZET.
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