Dans un article du 13 août, le journal Le Monde revient sur le gratuité scolaire à l'étranger en distillant imprécisions et inexactitudes :
Selon le Canard enchaîné du mercredi 13
août, l'engagement du président Nicolas Sarkozy d'assurer la gratuité des frais
de scolarité à l'étranger coûtera à l'Etat 713 millions d'euros par an, d'ici à
dix ans, quand elle aura été appliquée jusqu'aux classes de CP. L'hebdomadaire
cite une simulation effectuée par l'Agence française de l'enseignement à
l'étranger du ministère des affaires étrangères, qui n'a pas été publiée.
Interrogé par l'AFP, le Quai d'Orsay ne confirme pas ce montant. "Comme
vous le savez, le président de la République avait pris lors de la campagne
électorale l'engagement que la communauté nationale prendrait en charge les
frais de scolarité de nos compatriotes à l'étranger pour les classes de lycée.
Cet engagement est donc mis en œuvre par le gouvernement", se contente
de commenter le ministère.
En 2007, alors candidat à la présidence de la république,
Nicolas Sarkozy avait écrit, dans un courrier destiné aux Français
de l'étranger, qu'"il n'est pas normal qu'un enfant français soit exclu
de notre système d'enseignement soit pour des raisons financières, soit pour
des raisons géographiques". Il avait alors souhaité, en guise
de "geste fort", que "la collectivité nationale"
prenne en charge, dès la rentrée scolaire 2007, la scolarité dans les lycées
français à l'étranger, à compter de la classe de seconde.
L'Etat a finalement pris en charge, en 2007-2008, les frais de
scolarité pour les seules classes de terminale. Il lui en a coûté 20 millions
d'euros, a précisé Bernard Kouchner lors d'une audition au Sénat, en juillet.
Le ministre des affaires étrangères a alors expliqué avoir "beaucoup de
mal à convaincre" M. Sarkozy des "inconvénients" de
la gratuité, notamment de la différence de traitement entre les Français en
bénéficiant et les "locaux", et la quasi-disparition du
système des bourses. Surtout, avait déploré M. Kouchner devant les sénateurs, "il
y a des gens qui n'en avaient pas besoin", en référence à ces élèves
de terminale qui ont bénéficié cette année de la gratuité alors que leurs
parents disposaient de revenus annuels compris entre 500 000 et 2 millions
d'euros.
Or, Nicolas Sarkozy souhaite bel et bien étendre ces mesures de gratuité : aux élèves de première cette année, à ceux de seconde l'an prochain, et ainsi de suite, jusqu'à couvrir l'ensemble des classes après la maternelle. Et le Canard enchaîné de souligner le coût "carabiné" de cette mesure qui va "surtout profiter aux plus aisés", et ce, alors que le gouvernement "ratiboise les effectifs des profs".
Lire l'article en ligne sur le journal Le Monde
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