Mme Claire-Lise Campion, Sénateur,attire
l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les
difficultés rencontrées par les couples français pour faire aboutir leur projet
d'adoption internationale.
L'agence française d'adoption créée en 2005 avait pour mission de réorganiser
et structurer les différents organismes relais dans les projets d'adoption
internationale, soutenir les adoptants et leur proposer une "nouvelle
voie".
Or, il semblerait que des difficultés demeurent, notamment au Cambodge, rendant
impossible toute adoption dans ce pays, malgré la signature d'un protocole avec
la France en juin 2006.
C'est pourquoi, elle lui demande de bien vouloir infirmer ou confirmer cette
information et faire un premier bilan de l'action de l'agence française de
l'adoption.
Réponse du Ministère des Affaires Etrangères :
De plus en plus de pays d'origine des enfants adoptés développent des dispositifs de protection de l'enfance et souhaitent sécuriser les procédures d'adoption en interdisant les démarches individuelles. Une telle démarche, conforme aux engagements internationaux de la France, ne peut recueillir que l'adhésion de tous. C'est notamment en raison de cette évolution du contexte de l'adoption internationale que l'Agence française de l'adoption (AFA) a été créée par la loi du 4 juillet 2005 pour renforcer les capacités d'accompagnement des adoptants dans leurs démarches à l'étranger et leur garantir des procédures plus sûres. Elle a dans ce cadre pour mission d'accompagner toute personne qui ne peut être prise en charge par un organisme autorisé pour l'adoption compte tenu de ses capacités de fonctionnement. Ses missions sont assurées dans le respect des principes de neutralité et d'égalité. Toutefois comme tout organisme intermédiaire pour l'adoption, elle est dépendante des évolutions de l'adoption internationale, qui a accusé une tendance générale à la baisse au cours de l'année 2006, qui s'est confirmée en 2007.
Il faut en outre compter avec les règles posées par
les pays, telles que la fréquence et le nombre pour l'envoi de dossiers, ainsi
qu'avec la durée des procédures d'adoption qui, variant d'un pays à l'autre, se
situe entre un et trois ans. L'agence, appuyée par nos services diplomatiques
et consulaires, est particulièrement active dans ses démarches de présentation
et de reconnaissance auprès des pays d'origine. Aujourd'hui, l'AFA est présente
dans 25 pays d'origine des enfants adoptés par des ressortissants français dont
la Chine, la Colombie et le Vietnam. Ces pays ont représenté, en 2006, 75 % des
visas délivrés dans le cadre de procédures d'adoption. Au 31 décembre 2007, 5
500 dossiers étaient suivis par l'AFA. Sur cette même période, 757 propositions
d'apparentement ont été accompagnées par l'agence permettant à 602 enfants
d'intégrer leur foyer adoptif. S'agissant du Cambodge, la reprise des adoptions
par des familles françaises, suspendues en 2003, y a été rendue possible grâce
à la signature d'un protocole de coopération administrative le 8 juin 2006 -
dans le droit fil des dispositions de la convention de La Haye sur la
protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale -
et l'accréditation par les autorités cambodgiennes le 11 mai 2007 des deux
organismes français agréés : l'AFA et l'association « les Amis des enfants du
monde » (AEM). La convention de La Haye a été ratifiée le 1er avril 2007 par le
Royaume du Cambodge où elle est entrée en vigueur le 1er août 2007. En vertu de
ce dispositif, le traitement des demandes de familles françaises est depuis mai
2007 du ressort exclusif des organismes habilités, l'AFA et les AEM. L'accord
franco-cambodgien ainsi que la Convention de La Haye proscrivent précisément
les apparentements individuels, qui ont permis et favorisé les dérives graves à
l'encontre de l'intérêt supérieur des enfants, qui avaient conduit à la
suspension quasi générale de l'adoption internationale au Cambodge. Après que
les dossiers de demande d'adoption ont été adressés à ce pays, les premières
procédures ont abouti à la fin de l'année 2007, avec l'arrivée des premiers
enfants. D'une manière générale, le Gouvernement, sensible aux difficultés
rencontrées par les personnes désirant adopter, porte une attention
particulière au fonctionnement de l'Agence française de l'adoption ainsi qu'à
l'amélioration du dispositif français pour l'adoption internationale. Le Président
d e la République et le Premier ministre ont confié, le 4 octobre 2007, à M.
Jean-Marie Colombani une mission de réflexion et de propositions relative à
l'adoption pour l'accomplissement de laquelle tous les services de l'État ont
été invités à apporter leur plein et entier concours. Ce rapport, remis au
Président de la République le 19 mars dernier, préconise un plan d'action
gouvernemental de deux ans, s'articulant autour de trente-deux propositions
visant à améliorer et rationaliser les procédures d'adoption. Il fait
actuellement l'objet de l'examen le plus attentif des services concernés du
ministère des affaires étrangères et européennes.
Bonjour, je viens de découvrir votre blog.
Je m'interroge actuellement sur l'avancée des dossiers d'adoption au Cambodge.
Nous sommes inscrits sur la pré-liste de l'AFA, nous ne pouvons pas nous tourner vers la seule OAA habilitée car elle n'est n'est pas reconnue par notre département (Aveyron). La pré-liste de l'AFA n'évolue que très lentement.
Comment obtenir des informations sur l'actualité de l'adoption au Cambodge?
En vous remerciant.
Marie-Line Rols
Rédigé par : Rols Marie-Line | 24 octobre 2008 à 10:12