Monsieur le Ministre,
je souhaiterais que vous nous apportiez des précisions sur la prise en charge
par l'État de la scolarité des élèves français des lycées français à
l'étranger. Cette mesure a été décidée par le Président de
Par ailleurs, une case
du formulaire est réservée à l'avis de l'établissement et du consulat. Les
familles sont inquiètes et se demandent si cet avis porte sur le bien-fondé de
leur demande. Je tiens à souligner le manque d'information des parents d'élèves
dans de nombreux pays.
Bref, plusieurs points
sont équivoques, et j'en ai fait part à la directrice de l'Agence pour
l'enseignement français à l'étranger, l'AEFE, qui a, très justement, apporté
les rectifications nécessaires dans un courrier qu'elle m'a adressé le 26
octobre dernier, et que j'ai relayé auprès des élus de l'AFE. Mais je dois
reconnaître aujourd'hui, monsieur le secrétaire d'État, que cela ne semble pas
suffire.
Sur le terrain, la mise
en oeuvre de cette mesure pose toujours de graves problèmes : non seulement on
utilise encore le formulaire erroné, mais on paraît freiner les demandes. Je
connais plusieurs exemples de dysfonctionnement ; je citerai le cas d'un lycée
se situant dans un pays frontalier, sans nommer la ville, le même problème se
posant d'ailleurs dans une autre ville de ce pays ou encore ailleurs, en
Amérique latine ou en Afrique, par exemple.
Dans ce lycée, sur les
34 élèves français inscrits en terminale, 4 sont boursiers, 7 seulement ont fait une demande de prise en charge,
comme le propose l'État, mais 23 ont renoncé à remplir le dossier, tout
simplement parce qu'on leur a laissé entendre que les revenus trop élevés de
leurs parents ne leur permettraient pas d'obtenir satisfaction. Or cette
information est fausse ou mal intentionnée, car les revenus n'interviennent pas
dans l'obtention de cette prise en charge.
Cette méthode, qui est
malheureusement commune, je le répète, à plusieurs lycées, est inacceptable.
Elle désoriente les parents d'élèves, qui ne comprennent plus cette façon
d'être traités, et elle trahit l'engagement non seulement du Président de
À la fin de l'année
dernière, seules 600 demandes environ sur près de 4 000 demandes potentielles
avaient été déposées, ce qui prouve un dysfonctionnement.
Monsieur le secrétaire
d'État, vous le constatez, il est très urgent que l'AEFE donne des directives
claires et précises aux établissements du réseau indiquant notamment que les
revenus ne sont pas pris en compte et que les avis du lycée et du consulat sont
purement administratifs. Les proviseurs et les consuls n'ont pas à juger du
bien-fondé de cette mesure. Il est donc impératif que les prochaines
instructions spécifiques soient revues à l'aune des problèmes constatés et
respectent réellement l'engagement du Président de
M. le président. La parole est à M. le secrétaire
d'État.
M. Jean-Marie Bockel,
secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie.
Monsieur le sénateur, nous avons souvent eu l'occasion de parler de ce sujet
que vous connaissez bien. Aujourd'hui, je n'aborderai que les points qui vous
tiennent à coeur, mais je tiens à votre disposition une réponse complète qui
reprend la genèse de ce dossier et qui fait, en particulier, état des
difficultés que ce dernier a suscitées.
En tout cas, j'en
prends devant vous l'engagement, des instructions seront à nouveau données aux
postes diplomatiques et consulaires, afin que la mesure soit bien comprise,
qu'il ne subsiste aucune ambiguïté, notamment sur la rédaction du nouveau
formulaire.
Je l'ai compris en vous
écoutant, l'effort que nous avons fait avec l'Agence pour l'enseignement
français à l'étranger n'a pas suffi. Nous allons donc le poursuivre pour
obtenir ce que vous attendez de nous, à savoir que les choses soient claires
pour nos compatriotes.
Permettez-moi de faire
en outre quelques rappels.
Un travail important a
été accompli, concernant notamment la mise en place de la prise en charge par
la collectivité nationale des frais de scolarité des élèves de terminale à
compter de la rentrée 2007, première étape concrète de l'engagement qui avait
été pris par le Président de
L'instruction
spécifique qui a été élaborée en vue de l'application de cette mesure sur
l'année scolaire 2007-2008 fixe la procédure et fait état des pièces à produire
pour présenter une demande de prise en charge. Elle a été conçue pour alléger
et simplifier autant que possible les dossiers à remplir, ainsi que les
modalités de mise en oeuvre de la réforme, c'est-à-dire les formulaires et
brochures d'information à destination des familles.
Ces documents ont fait
l'objet d'un examen détaillé lors de la réunion de
Les membres de cette
commission sont convenus à l'unanimité que le remplissage du formulaire ne
présentait aucune difficulté. Toutefois, ils ont insisté sur la nécessité
d'assurer une confidentialité absolue des revenus déclarés par les familles.
Entendons-nous bien, les revenus ont une importance pour l'attribution des
bourses, mais non pour la prise en charge par l'État des frais de scolarité.
(M. Robert del Picchia fait un signe d'assentiment.) Nous sommes bien d'accord.
À cette occasion, ils
se sont interrogés sur le bien-fondé de la présentation des dossiers devant les
commissions locales des bourses scolaires, au sein desquelles le principe de
confidentialité n'est pas toujours strictement respecté. Je tenais à le dire,
car cela vous intéresse aussi.
S'agissant de
l'instruction des dossiers au titre de l'année en cours, l'AEFE a rappelé aux
postes diplomatiques et consulaires qu'aucune pièce justificative ne devait
être exigée des familles et qu'aucun plafond n'avait été fixé en fonction des
revenus déclarés de celles-ci ou du montant des frais de scolarité.
Au vu de l'exécution de
la mesure en fin de premier exercice, il sera donc tenu compte de toute difficulté
éventuellement recensée. C'était le sens de mon propos et je souhaite que des
instructions soient à nouveau données aux postes diplomatiques et consulaires,
afin de lever toute ambiguïté.
Les orientations
générales du Gouvernement s'inscrivent bien dans l'engagement du Président de
Sur ces différents
aspects, monsieur le sénateur, je vous renvoie, si vous le voulez bien, à la
version écrite de ma réponse.
Ce que je vous demande
de retenir avant tout, c'est qu'un travail important a été réalisé pour mettre
en oeuvre les engagements pris et que des rappels seront faits quant à la
gratuité des frais de scolarité des élèves français. C'est bien ce que vous
vouliez m'entendre dire aujourd'hui en réponse à votre question.
M. le président. La parole est à M. Robert del
Picchia.
M. Robert del Picchia. Vous avez
parfaitement compris le sens de ma question, monsieur le secrétaire d'État, et
je vous remercie de la réponse que vous y avez apportée.
Je tenais seulement à
ce que, dans les lycées et les consulats, il soit rappelé aux fonctionnaires
d'appliquer cette mesure sans tergiverser et sans laisser entendre quoi que ce
soit aux parents d'élèves quant au niveau de leurs revenus.
Vous m'avez bien
précisé, et
Monsieur le secrétaire
d'État, il sera peut-être également nécessaire de rappeler aux lycées français
à l'étranger que les parents d'élèves n'ont pas à faire l'avance des frais de
scolarité. On leur demande en effet de payer en leur disant que l'État les
remboursera ensuite. Les parents d'élèves n'ont pas à faire crédit à l'État !
Je veux bien comprendre que la mesure ait été appliquée dans une certaine
confusion au premier trimestre, mais, à l'avenir, il sera nécessaire de s'en tenir
à cette ligne de conduite.
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