L'hommage que lui rend le Sénateur Joëlle Garriaud-Maylam :
Hubert Durand-Chastel nous a quittés le 19 octobre 2007. Il avait 89 ans.
La dernière fois où nous l’avions vu, le 2 septembre 2007, c’était à l’occasion de la messe solennelle célébrée à Notre Dame de Paris par Monseigneur André Vingt-Trois à l’intention des Français de l’étranger. Nous l’avions alors trouvé fatigué, amaigri, et il nous avait confié quelques jours plus tard qu’il était assez gravement malade. Nous le pensions pourtant presque éternel, avec sa haute silhouette, son hygiène de vie draconienne, et surtout cette spiruline, découverte de sa vie –et une de ses grandes fiertés-, censée le protéger des maladies les plus graves.
Né le 8 août 1918 à la Charité sur Loire, il intègre l’Ecole des Mines de Paris en 1938. Mais la guerre vient interrompre ce brillant parcours et il s’engage dans la deuxième DB. Ses faits d’arme et sa conduite exceptionnelle pendant la deuxième guerre mondiale lui vaudront d’être distingué par la Croix de Guerre avec deux palmes, une étoile vermeil et la médaille commémoration militaire avec barette. Il est également nommé Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire en 1947 (Il n’avait que 29 ans !)
De retour d’Indochine, il est envoyé au Mexique par le groupe financier SOMEX . Il tombe sous le charme de ce magnifique pays, s’y marie et y élèvera ses trois enfants, Gérard, Aline et Isèle. Parallèlement à ses activités professionnelles (il est directeur d’une usine de soude à Texcoco), il s’investit dans le soutien à la communauté française du Mexique. Il devient administrateur du Lycée franco-mexicain et s’engage au sein de la Société française de bienfaisance, de l’Union des Français de l’étranger et de la Chambre de commerce franco-mexicaine. En 1970, il entre au Conseil supérieur des Français où il représentera les Français du Mexique et des Caraïbes, il s’attache à la défense des intérêts de ses compatriotes du Mexique, tant à Paris que sur place et y sera réélu sans discontinuer jusqu’à son entrée au Sénat en avril 1990, à la suite du décès du Sénateur Jean Barras, dont il était le suivant de liste. Appartenant au groupe des « non-inscrits », il fut réélu en 1995 sur la liste conduite par le Sénateur sortant et président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense Xavier de Villepin. Depuis son départ du Sénat à la fin de son mandat de neuf ans, il se partageait entre cette terre du Mexique qu’il aimait profondément, et des passages à Paris où il venait nous rendre visite et retrouver ses deux anciens collègues sénateurs des Français de l’étranger André Maman et Jacques Habert. En 2005 il a été promu officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, comme il l’était dans l’ordre national du Mérite. Il était également Grand-Croix de l’Ordre mexicain Aguila Azteca. La messe d’enterrement a eu lieu le mardi 23 octobre à l’église Sainte-Clotilde en présence de ses enfants et de sa famille, de ses anciens collègues du Sénat et de l’AFE et de tous ses nombreux amis, notamment son fidèle compagnon de route le Sénateur honoraire Jacques Habert, ses anciennes collaboratrices Françoise Delagrave et Marie-Laure de Félice. La veille, une autre messe était dite à sa mémoire à l’église de la paroisse française de Mexico en présence de tous ses amis français et mexicains et notamment de l’ambassadeur, du consul général, des élus à l’AFE et des autres personnalités marquantes de la communauté française. Hubert Durand-Chastel était de la race des ces « honnêtes hommes » au sens que l’on donnait à ce terme au XVIIème siècle. Imparfait bien sûr, comme tout être l’est par nature, il était surtout élégant, travailleur, respectueux et attentif aux autres. Toute sa vie aura été sous-tendue par trois caractéristiques essentielles : un profond et sincère attachement aux Français de l’étranger, une quête de progrès, et un profond souci du bien commun. Il restera longtemps dans nos mémoires.
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