Dans son rapport déposé au Sénat le 11 juillet 2007 et intitulé "Opérations de contrôle budgétaire éffectuées en Afrique Australe et en Asie du Sud-Est", le Sénateur Michel Charasse aborde la promotion de la Francophonie et de la Culture dans ces régions :
Votre rapporteur spécial retient la grande qualité des installations et équipements des centres culturels, alliances françaises et médiathèques, qui font de ce réseau un vecteur du prestige et de l'influence de la France. Il est cependant nécessaire de fusionner autant que possible les alliances et centres culturels dans les grandes villes (comme à Hanoi), bien que leurs activités et statuts ne se confondent pas, pour permettre la création de petites alliances dans des lieux plus reculés mais où perdure une demande de langue et de culture françaises.
Dans des pays où la francophonie passée et actuelle est parfois mythifiée (en particulier au Vietnam, où elle ne concerne guère que 0,7 % de la population) et globalement en baisse, la promotion de la langue et de la pensée françaises tend désormais à s'éloigner d'une aspiration universelle pour privilégier les élites locales et la diffusion des diplômes français, tant dans un objectif de profit économique et politique que par manque de moyens, le qualitatif primant sur le quantitatif. La culture et l'enseignement ont ainsi pris le pas sur l'apprentissage de la langue elle-même, ce qui peut être une stratégie risquée.
La logique de prescription et d'influence sur les futurs leaders gouvernementaux et économiques permet certes d'espérer un « retour sur investissement » plus identifiable et rapide, mais la maîtrise de la langue dès le plus jeune âge reste le meilleur moyen de modeler la pensée, ce qui conduit votre rapporteur spécial à encourager le développement des classes bilingues. De même, votre rapporteur spécial déplore que dans le cadre du projet mobilisateur SYNERGIE, le ciblage des élites locales s'accompagne de cours en anglais, donnés par des professeurs d'écoles de commerce françaises missionnés de France pour un coût élevé.
Le positionnement de l'Institut français d'Afrique du sud (IFAS), qui bénéficie de moyens importants alors que l'alliance française de Soweto a quasiment disparu, est révélateur de certaines tentations la francophonie : trop de traductions en anglais, une exposition sur Picasso et les arts premiers qui a contribué à véhiculer une image de colon nostalgique.