Monsieur le Président de la République,
Les cinq organisations syndicales et l'association dont les responsables ont l'honneur de vous adresser la présente lettre sont toutes concernées, chacune selon sa vocation, par la question de l'enseignement français à l'étranger. Nous nous réjouissons unanimement de vos engagements en faveur de l'aide aux enfants français scolarisés dans le réseau d'établissements de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE). Toutefois, nous souhaitons attirer votre attention sur les effets négatifs que la gratuité à compter de la classe de seconde que vous vous proposez de mettre en place dès la rentrée 2007 ne manquera pas d'engendrer. Les familles des élèves des écoles primaires et des collèges, qui ont à financer l'éducation de leurs enfants sur neuf années de scolarisation obligatoire, ressentiraient en effet un profond sentiment d'injustice à être écartées d'un dispositif bénéficiant uniquement au niveau où la scolarité n’est plus obligatoire selon la loi. C'est la raison pour laquelle nous préconisons que l'argent nécessaire à la mise en œuvre de cette mesure soit plutôt affecté au budget des bourses, tous niveaux de scolarité confondus, ainsi qu'à une augmentation de la participation de l'Etat à la rémunération des personnels enseignants. La combinaison de ces deux actions allègerait très fortement dans l'immédiat les charges des familles. Par la suite, il suffirait de continuer à abonder les moyens dans ces deux directions pour atteindre la prise en charge totale de la scolarité pour tous les enfants français du réseau de l'AEFE que vous vous êtes fixé comme objectif. Bien entendu, cet effort devra s'accompagner d'un renforcement de l'encadrement des établissements privés appartenant à notre réseau pour maîtriser les frais d’écolages et garantir la bonne utilisation de l'effort supplémentaire de l'État. Ceci, toutefois, ne résoudrait pas à soi seul les très graves problèmes que ce réseau connaît :
• Comme vous l’avez vous-même relevé dans votre campagne, nécessité de développer la couverture géographique du réseau d’établissements qui devra sans aucun doute absorber, avec l’allègement des écolages, un afflux d’enfants français,
• Avant cela, rénovation d’un parc immobilier profondément dégradé, présentant en certains endroits de réels dangers,
• Enfin, amélioration de la condition d’un nombre important de personnels soumis à des statuts juridiquement hasardeux, voire scandaleux.
Devant l’ampleur des actions à mener, il est clair que rien de sérieux ne se fera sans que le Ministère de l'Éducation nationale, garant de la présence et de la qualité du service public de l’enseignement, soit directement impliqué. Il est donc urgent que la loi portant statut de l'AEFE soit modifiée de façon à l’associer, aux côtés du Ministère des Affaires étrangères, à la gestion de cette Agence. Tels sont les points essentiels que nous avons souhaité vous exposer. Nous nous mettons, bien entendu, à la disposition de vos conseillers et des conseillers de vos ministres pour approfondir avec eux les grandes orientations que nous venons de présenter.
En vous renouvelant l'assurance de notre reconnaissance pour l'intérêt prioritaire que vous voulez bien porter à l'enseignement français à l'étranger, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de notre haute et respectueuse considération,
télécharger le courrier de l'ADFE-FCPE au Président de la République
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