Monsieur le Président,
Reprenez place s’il vous plaît. Nous avons le plaisir d’accueillir Monsieur Pierre LELLOUCHE, Secrétaire d’État au près de la Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. Il est chargé du Commerce extérieur. Monsieur le Ministre, vous avez la parole.Monsieur Pierre LELLOUCHE, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce extérieurJe suis très heureux d’être là, de retrouver cette salle. Depuis que l’on m’a déménagé à Bercy, je n’ai plus eu d’occasion d’y revenir. La dernière fois que j’étais ici, c’était avec mon excellent camarade de jeu Bernard KOUCHNER, avec les ambassadeurs. Là, je parle aux représentants des Français de l’étranger, tous bords confondus, j’en suis vraiment heureux. Je salue les Sénateurs, qui sont là, qui représentent, sont élus par vous, le Président de la Chambre internationale et de la Chambre de Paris Île-de-France, toutes les personnalités que je devine, un certain nombre d’entre vous que je connais déjà, de droite, de gauche, du centre, qui tous autant que vous êtes, représentez la France à l’étranger.
Je crois qu’en guise d’introduction, – ce n’est pas de la blague ou de la flagornerie je voudrais vous dire merci, parce que nous avons 2,2 millions de Français qui vivent hors de nos frontières. Certains près de chez nous (Monsieur GIRAULT n’est pas loin), d’autres beaucoup plus loin, voire très loin. Vous représentez des personnes qui se battent pour des entreprises françaises, le plus souvent, qui avez passé votre carrière, avez eu des enfants là-bas. C’est parfois difficile pour les uns ou les autres, il y a des problèmes d’isolement, de famille, d’amis, mais dans tous les cas, vous représentez la France au même titre que nos ambassadeurs, notre langue, notre culture, notre savoir-faire, ce que nous faisons de mieux. Parce que nos entreprises qui exportent, en général, sont celles qui innovent, qui ont quelque chose à vendre, de compétitif et donc voilà, merci beaucoup.
J’ai donc depuis trois ou quatre mois, en charge ce dossier qui est réellement passionnant, extrêmement difficile. J’ai l’impression d’être le fantassin en première ligne de la vraie guerre aujourd’hui dans le monde, c’est-à-dire de la guerre économique. C’est une mission redoutable.Pour que vous compreniez bien ce qui anime l’action que j’essaie de mener pendant le CDD qui est le mien – il ne vous a pas échappé que l’année prochaine, il y avait des élections et donc, je considère que j’ai un CDD – j’ai une mission d’environ une année utile ; j’essaie de la rendre vraiment utile et donc, de dépoter là où il faut que les choses soient faites. Parce que, quelle que soit la couleur du gouvernement, l’année prochaine, les marges de manœuvre ne sont pas grandes et la guerre économique est là devant nous. Pour comprendre ce qui m’anime, je voudrais partir d’une chose très simple. Dans les économies, aujourd’hui, en Europe et même aux États-Unis, les emplois créés ne peuvent l’être qu’à l’export. Le marché intérieur en Europe et même aux États-Unis ne suffit plus à créer des emplois. C’est basique à comprendre : nous avons 100 000 jeunes qui arrivent sur le marché par an, il nous faut trouver au minimum 100 000 emplois et l’année dernière, nous en avons créé 150 000, mais perdu 500 000 à cause de la crise. Donc, si nous voulons créer des emplois, il faut être capable d’exporter. C’est aussi basique que cela. Quand nos exportations reprennent – et elles ont repris au niveau de la croissance mondiale ; nous avons fait + 13,5 % en 2010 en ligne avec la croissance mondiale des échanges – quand nous faisons 37 milliards d’euros, nous créons ou préservons 120 000 emplois. Donc, le jeu consiste à créer des parts de marché, faute de quoi, nous rentrons dans la spirale de l’endettement, de la destruction du tissu industriel et des choses particulièrement dangereuses.Mais, avant de revenir sur tout cela, vous connaissez les ordres de grandeur. La France est encore la cinquième puissance exportatrice mondiale, la deuxième en Europe. À la limite, nous pourrions nous contenter de ces deux chiffres. Nous pourrions aussi dire que même si notre déficit, l’année dernière, a tourné autour de 51 milliards d’euros, la facture énergétique étant de 48, ce n’est pas déshonorant.Je trouve que ces chiffres ne sont pas bons. Je l’ai dit dès ma prise de fonction et je continue à penser que ce sont des chiffres extrêmement sérieux et préoccupants. Pourquoi ? Parce qu’il faut que nous soyons capables de nous comparer avec ce qui est comparable, c’est-à-dire avec notre voisin allemand. L’année dernière, il était à + 126 milliards d’excédents commerciaux. + 126 d’un côté, - 51 de l’autre, l’écart avoisine les 200 milliards d’euros, soit 10 points de PIB. Si nous voulons rester dans le wagon de tête de l’Union européenne, plutôt que dans la locomotive, à l’intérieur de la même zone monétaire et peser autant sur le destin de l’Europe que nos voisins allemands, nous ne pouvons pas nous contenter d’un différentiel aussi vaste entre nous et l’Allemagne. Il faut donc que nous soyons capables de remédier aux faiblesses de notre appareil d’exportation et c’est là que cela devient compliqué et que j’ai décidé de consacrer mon CDD, aux choses difficiles. J’aurais pu me contenter de dire : « nous sommes le cinquième, le deuxième, c’est ainsi ! ». Beaucoup font cela, croyez-moi.Puisque vous êtes également en première ligne, je vais essayer de partager avec vous quelques réflexions sur ce qui ne va pas dans notre système. C’est moins drôle que ce qui va, mais c’est aussi mon devoir de regarder les choses en face et d’essayer de les régler. Le premier point, c’est que notre appareil à l’export est surdépendant par rapport au marché européen, bien plus que les Allemands. Nous vendons plus de 60 % de nos exportations à l’intérieur du marché européen et nous avons beaucoup de mal à aller au-delà. Les Allemands, nos principaux concurrents, sont bien plus présents sur les marchés émergents, ce qui leur permet une croissance plus grande. La croissance existe dans le monde, vous le savez bien. La croissance mondiale moyenne, c’est 4,5 % en Asie, en Chine elle est de 9 à 10 % ; en Turquie elle est de 9 %. Il faut donc aller chercher cette croissance là où elle se situe si nous voulons créer de la croissance et donc des emplois chez nous. C’est ce qui explique le différentiel entre la France et l’Allemagne. Quand nous faisons 1,5 % de croissance, les Allemands font 3,5 % dont un tiers provient de la croissance à l’export. Il nous faut donc être moins dépendants du marché européen et plus à la recherche de marchés dans les briques (grands émergents). En moyenne, encore une fois, le différentiel entre nous est les Allemands est de 1 à 4. Quand nous sommes en Chine à hauteur de 1,5, 1,6, 1,7, ils sont à 7,5, 8. C’est un peu toujours le même ratio. Au Japon, où j’étais la semaine dernière, nous sommes à 1,3 ; ils sont 4 fois plus présents que nous.Autre sujet de préoccupation, notre surdépendance en matière d’exportations tirées par nos grands groupes par rapport à note tissu de PME qui a besoin d’un vrai coup de main. À partir de là, mon métier se déroule en trois priorités et il faut savoir que dans notre système, en France, c’est un peu spécial parce que mon métier tel qu’il existe en France n’existe pas nécessairement chez nos voisins allemands, chez les Américains ou les Japonais. Dans la plupart des cas, le ministre du Commerce extérieur est un trade negociator, c’est un négociateur qui s’occupe de l’OMC, des relations avec la commission qui, elle-même, négocie au nom de l’Europe. Cela ne fait qu’une partie de mon travail. Le reste consiste en des trade promotion, à savoir d’essayer de vendre la France et de vendre nos entreprises, ce qui est un autre métier. En Angleterre, ils ont deux ministres pour ce faire, un trade negociator et ils viennent de nommer l’ancien président de HSBC pour la trade promotion. Donc, premier travail, les négociations commerciales ; deuxième travail, les grands contrats en accompagnement du travail du Président de la République et du Premier ministre ; troisième travail, les PME et nos entreprises de taille intermédiaire.Un mot sur le commerce international qui, vous le verrez cette année, sauf événement grave supplémentaire dans le monde arabe, nous sommes plutôt partis pour une reprise des négociations OMC et peut-être pour un atterrissage en fin d’année. Nous nous préparons à travailler très fort sur la conclusion du cycle de Doha. L’Union européenne négocie aussi un certain nombre d’accords, clés de libre échange avec le Canada, Singapour, l’Inde et nous avons une négociation en cours avec le Mercosur. Dans tous ces cas, la France ne négocie plus en direct, puisque la négociation est transférée au Commissaire de GUCHT. Mon rôle d’intermédiaire n’est pas toujours facile. Mon travail consiste à dire quelles sont les lignes rouges françaises, dans la position de négociation synthétique que Monsieur de GUCHT va prendre au nom de l’Union européenne. Mais, il décide souverainement d’harmoniser les intérêts communs de l’Union européenne.Nous avons aussi une négociation avec la Russie, d’accession à l’OMC.Dans l’ensemble de ces négociations, nous sommes vigilants sur un certain nombre de points sur lesquels je voudrais brièvement insister. D’abord, un mot clé : la réciprocité, que nous avons réussi à inscrire dans les documents de l’Union européenne. Il faut que dans la négociation et notamment avec les grands émergents, l’Europe, qui est le plus grand marché commercial du monde, qui est ouverte, obtienne les mêmes conditions que les autres. Ainsi, l’affaire des marchés publics : une grande compagnie chinoise – pour ne nommer personne – vend des autoroutes en Pologne avec de l’argent du contribuable européen, puisque cette société chinoise a remporté un marché public ouvert. La loi européenne dit : « Il faut ouvrir les marchés publics ». Très bien ! Mais, à tout le moins, il serait normal de demander que les entreprises européennes puissent soumissionner pour construire des autoroutes en Chine. On n’y est pas franchement ! Il en va de même pour des trains. Quand une société japonaise vend des trains ou est sur le point de signer un marché public sur une ligne de TGV en Angleterre, à partir d’un contrat de marché public qu’elle a remporté, à tout le moins, il ne serait pas anormal que les sociétés européennes comme Siemens ou Alsthom puissent soumissionner pour vendre des trains au Japon. Mais, figurez-vous que les conditions sismiques au Japon sont telles que malheureusement, il est interdit aux sociétés européennes de soumissionner. Je crois qu’il est temps que nous soyons peut-être un petit peu moins naïf et que nous comprenions que les règles du commerce international doivent être équitables. Ce n’est pas protectionniste de dire cela. Le libre-échange, ce sont des règles et des règles qui doivent valoir pour tous. Mais, croyez-moi, pour faire entendre cette question de simple bon sens, cela n’a pas été simple. Nous avons réussi à mettre ce mot de réciprocité dans les textes de l’Union européenne ; maintenant, il faut le mettre en pratique et cela crée débat. Il faut une directive. J’espère qu’un texte européen nous permettra de réagir dans de telles situations, avant l’été. Mais, tout cela demande énormément de travail et toutes nos équipes, au Trésor, au Quai d’Orsay, à Bruxelles, sont mobilisées pour avancer sur ces sujets.La naïveté, cela concerne aussi la protection de nos secrets industriels, de nos technologies. Cela concerne la protection de la propriété intellectuelle. Là aussi, il y a des accords internationaux, de la même façon qu’il y a un accord OMC sur l’égalité de traitement en matière d’accès aux marchés publics, il existe un accord ACTA sur la propriété industrielle. Il serait bien de le voir appliqué. Chaque fois, ces négociations commerciales sont incroyablement techniques et très politiques. Les enjeux sont énormes : pour ne citer que les marchés publics, c’est 15 % du total des investissements… C’est de l’emploi dans nos usines, dans nos régions.Ceci est le premier volet, très technique, tout à fait essentiel. Notre agenda avec les accords du libre-échange est très chargé cette année.Un mot sur l’agriculture. Là aussi, c’est une ligne rouge absolument fondamentale. Quand on a la chance d’avoir une agriculture parmi les toutes meilleures du monde, une industrie agroalimentaire reconnue parmi les premières du monde, on la défend. Et l’accord Mercosur pose des problèmes de survie notamment à nos éleveurs et nous sommes extrêmement attentifs sur ce point, de même que je suis très attentif à promouvoir l’industrie agroalimentaire française. J’en ai fait une priorité. Pour vous donner une idée, c’est 250 000 emplois, 15 % de nos exportations. Ce n’est pas rien ! Alors, une chose est de se réjouir d’avoir obtenu – grâce à l’action du Président de la République – le fameux label UNESCO sur le patrimoine mondial de l’humanité pour la gastronomie française ; une autre est de prendre conscience qu’en dix ans, nous avons perdu le tiers de nos parts de marché. Nous sommes passés de 9 % à 6 % du marché mondial et aujourd’hui, les Allemands nous sont passés devant. J’aime bien les Allemands, ce sont nos partenaires. Je suis très admiratif de leurs machines-outils. Mais enfin, pour la gastronomie, j’ai du mal à comprendre, il y a quelque chose qui m’échappe. Enfin, cela ne m’échappe pas, parce que j’ai regardé de très près pourquoi et je sais pourquoi. Je crois surtout qu’il faut que nous soyons beaucoup plus agressifs sur les marchés à l’export et que nous pouvons être le meilleur pays en termes de gastronomie et se faire « tailler les croupières » par des marchands de pizza, de pâtes ou de jambon industriel. Il faut donc que nous soyons plus agressifs, d’où la campagne que j’ai lancée, qui s’appelle en bon français « So French, so good » parce que je me moque de savoir quelle langue nos consommateurs ; je veux qu’ils achètent des produits français. Et donc, nous essayons d’être extrêmement présents dans 170 salons à travers le monde, pour leur donner des véhicules commerciaux. Nous avons mobilisé tout l’appareil d’État, tout Ubifrance, tous nos conseils commerciaux et nous essayons de faire participer le maximum de PME à cet effort parce que nos régions produisent des produits formidables, mais il faut qu’ils soient vendus.Deuxième grand volet, les fameux « grands contrats ». Il s’agit d’Airbus, des centrales nucléaires, des centrales thermiques, de l’eau, du traitement des eaux, des trains. Et là, le gouvernement est totalement mobilisé. À tel point qu’en 2010, nous avons plutôt été assez bons. Nous avons fait 21 milliards d’euros de contrats (+ 40 % par rapport à 2009). Nous nous sommes organisés, depuis l’Élysée, avec quelque chose de très solide dans ce domaine. On a beaucoup travaillé au financement des grands contrats, devenu une zone de compétition très forte, notamment avec la Chine. Non seulement, les clients d’hier arrivent avec la technologie d’aujourd’hui, mais aussi avec le chèque et le financement. Le ministère des Finances, Bercy, le Trésor doivent donc être organisés pour avoir des solutions de crédit pour nos entreprises. Nous y travaillons. Nous sommes totalement mobilisés sur ce point, avec la politique d’assurance-crédit que nous préparons pour 2011, le ciblage sur un certain nombre de contrats stratégiques. Je ne vais rentrer dans les détails, mais nous sommes très mobilisés là-dessus.Deuxième mobilisation, il faut que la filière à l’export soit beaucoup plus organisée. Vous avez vu ce qu’il s’est passé en matière nucléaire à ABU DABI. Vous avez vu aussi les décisions qui ont été prises tout récemment au Conseil de politique nucléaire. Filière par filière, des choix industriels s’imposent, de façon à rendre plus efficace notre présence et notre offre sur les marchés internationaux.Sur les grands contrats, tout mon travail et mes déplacements sont calés par rapport au degré de maturité ou d’urgence de telle ou telle négociation, de telle ou telle visite présidentielle ou du Premier ministre. Nous travaillons vraiment en équipe sur ces sujets et donc, je vends avec d’ailleurs beaucoup de fierté – je suis très fier d’être le VRP d’un certain nombre de sujets, des barrages pour EDF, des centrales nucléaires, des Airbus la semaine dernière au Japon (les 16 premiers), j’espère le train « made in La Mecque » en Arabie Saoudite, j’en passe et des meilleures, ce sont les grands contrats très importante pour notre pays. Enfin, les PME. C’est là qu’à mon avis, nous avons une marge de progression très importante, mais également très difficile. Quelques chiffres, en soi, indiquent ce problème. En France, ce sont les PME qui emploient le plus de personnes, pas les grands groupes. Les PME à l’export, en France, sont au nombre de 87 700, soit 90 % du nombre total d’exportateurs, mais seulement 40 % des volumes. À côté, nous avons une économie allemande qui a 400 000 PME à l’export. Nous avons donc une compression du nombre de nos PME et c’est ce qui me soucie le plus, puisque l’on retrouve ce différentiel également au niveau du volume des exports.J’en ai parlé maintes fois à nos présidents de chambres et j’y consacre beaucoup de mon temps et de mon énergie, chaque semaine, en région, j’essaie de tenir les deux bouts de la chaîne : les voyages à l’étranger pour promouvoir les négociations ou les contrats ; les voyages en région au plus près de notre tissu économique. Le problème posé est très simple : il existe une demande internationale entre 5 et 10 % par an et une offre française en région. Le travail consiste à mettre l’offre française le plus en amont possible et de la façon la plus adaptée possible en face de cette demande. Pour cela, nous regardons de façon très systématique, la totalité de la chaîne de l’export.La ligne d’avant est celle de l’État français, là où c’est notre métier, nos postes diplomatiques dans lesquels les conseillers commerciaux dépendent de moi, du Trésor ; c’est Ubifrance, qui est un établissement public issu de l’ancienne DREE et présent dans une cinquantaine de pays, qui fait du bon travail, une sorte de révolution copernicienne où l’on a pris les anciens fonctionnaires du ministère des Finances, que l’on a transformés en accompagnateurs et en vendeurs de PME. Cette première ligne, à laquelle nous allons adjoindre un certain nombre de chambres de commerce internationales à l’étranger, dans un certain nombre de pays – l’État ne peut pas être partout. Nous faisons un partenariat avec le secteur privé, comme au Maroc. Il y en aura d’autres. Nous essayons d’avoir une première ligne de front aussi efficace que possible, dans l’analyse de la demande, l’anticipation des besoins du pays où nous sommes, et nous regardons ensuite comment accompagner les entreprises qui vont venir de France.Pour aller les chercher, il faut entrer dans la ligne du milieu ou les lignes arrière. C’est là que cela se complique. Parce que les lignes arrières ne dépendent plus de l’État. Elles dépendent beaucoup des Régions, parfois des Départements, parfois des villes… Il y a une multitude d’intervenants : les chambres de commerce, départementales, régionales, les Régions, les syndicats professionnels en matière de vin, par exemple, les filières s’organisent elles-mêmes à l’export – et donc, vous avez un enchevêtrement de systèmes qui sont plus ou moins clairs, avec des réseaux comme OSÉO, des aides de la Caisse des dépôts. Et moi, j’essaie de simplifier le système, de sorte que des PME qui, en général, n’ont ni les moyens, ni la taille suffisants pour commencer à exporter, mais qui ont de bons produits, puissent être accompagnés efficacement à l’étranger. Et donc, il faut que nous arrivions à simplifier, harmoniser, mutualiser l’ensemble de ce système. J’y passe un temps infini, parce que nous sommes dans un pays gaulois. C’est ainsi ! En Allemagne, il n’y a pas besoin d’un missile, ni d’un ministre, ni d’organiser des grands discours ; les chambres de commerce régionales le font. La chambre de commerce prend en charge les entreprises, on décide d’un marché, on regroupe et on y va. C’est pareil aux États-Unis où les chambres de commerce ont un rôle très important. Le Président des États-Unis et des ministres n’interviennent que sur les très grands contrats de niveau politique. Mais, le reste suit. En France, nous avons un problème de dissémination, de dispersion des instruments étatiques, régionaux, privés et puis, il faut bien le regretter, un esprit où on a du mal à jouer collectif. Combien de fois je vois des grands groupes qui sont très performants – regardez les chiffres aujourd’hui, le CAC 40 se porte très bien, investit à l’étranger, fait des profits et porte haut l’image de la France à l’étranger – mais combien de PME sont-elles amenées avec ? Combien d’emplois sont effectivement créés dans mon pays ? Telle est la question. C’est une question en général dérangeante… Mais, c’est une question qui va de soi en Allemagne. Un grand groupe allemand va venir avec ses PME. Un groupe coréen va venir avec des sous-traitants coréens. Un Japonais vient avec des sous-traitants japonais… En France, vous pouvez gagner un magnifique contrat et en même temps, avoir toute sorte d’intervenants japonais, chinois, locaux. Parfois, cela est nécessaire, sinon vous ne gagnez pas. Mais franchement, tous les jours, tous les jours, tous les jours, je vends du patriotisme économique, Mesdames et Messieurs. Et croyez-moi, je pèse mes mots, j’ai été ministre de l’Europe, donc je connais un tout petit peu les règles européennes, à prix et à qualité comparables, il faut acheter français. Achetez français…(Applaudissements).Vraiment, je compte sur vous, parce que vous êtes en première ligne. Chaque fois que vous voyez un patron – et Dieu merci, il y en a beaucoup, malgré ces déficits, nous sommes encore une fois le deuxième exportateur européen et parmi l’un des premiers investisseurs de la planète – dites-leur « où avez-vous fait fabriquer tel ou tel produit que vous vendez ? ». Vous verrez, en général, vous ne serez pas déçus du voyage. Alors, insistez, dites-leur : « Moi, je connais une entreprise, à tel endroit, qui sait faire cela, des abribus, en passant par telle pièce d’avion ou de voiture ». Vous avez peut-être vu dans la presse, je me suis un tout petit peu « fritté », l’autre jour, à Tokyo, sur le Guide Michelin. Ce n’est pas pour embêter le Guide Michelin… mais enfin, c’est vraiment un exemple. Le Japon adore la France. Il n’y a pas deux pays qui ont eu la même histoire de chevalerie. Ils ont eu le Bushidô, nous avons eu les Chevaliers. Même passion pour l’histoire et la modernité. Et ils adorent notre cuisine. D’ailleurs, nous adorons leur cuisine aussi. Ce n’est pas le sujet… Les Japonais adorent la France. Nous sommes à 1,2 %. Nous sommes inondés de barrières non-tarifaires – entre nous scandaleuses : embargo sur la viande depuis dix ans. Je me suis battu comme un beau diable, nous avons des marges de progression, sur le plan alimentaire, au Japon, considérables dans un pays riche de 120 millions d’habitants qui aiment la France. On a la chance d’avoir un prescripteur qui fait des guides gastronomiques. Pourquoi 14 ou 15 trois étoiles à des marchands de sushis et pas au moins autant à des restaurants français au Japon avec des Japonais qui ont passé leur vie à apprendre la cuisine française et qui sont passionnés de cuisine française ? Derrière chaque plat français, il y a des produits français. Et donc, oui, moi, je me battrais sans arrêt, pendant mon CDD, pour vendre des produits français. Il n’y a pas d’histoire et tout le monde doit s’y mettre. Que l’on imprime un guide ou que l’on construise un avion ou un abribus ou je ne sais quoi, attention aux sous-traitants. Chaque fois que vous regardez les sous-traitants, vous avez des petites usines, dans nos régions, avec parfois 50 employés, 100, 200, c’est cela, le tissu économique de la France. Et pour ceux d’entre vous qui n’aimez pas les chiffres du Front national ou qui sont inquiets, les chiffres que vous trouvez en venant en France, c’est hyper simple : vous voulez lutter contre les extrêmes ? Il faut employer les gens. Employez les gens ! C’est mon obsession. Faire en sorte que ces usines tournent en région. Pour que les usines tournent en région, il faut que ces usines participent à l’effort d’exportation. C’est aussi simple que cela. Donc, je compte sur vous.C’est mon dernier message. Je n’ai pas grand-chose d’autre à ajouter. Nous travaillons sur chacun de ces volets de façon très systématique : la négociation commerciale, les grands contrats, la chaîne export, depuis la région jusqu’à l’étranger. Nous allons partager les informations, mutualiser, mobiliser les chambres de commerce et elles le sont, faire en sorte de colocaliser tous ces services au plus près de nos entreprises. Mais, vous qui habitez à l’étranger, qui travaillez à l’étranger, bien sûr, vendez la France – mais, vous le faites ! – et ayez le réflexe, dans les relations que vous pouvez avoir avec le monde de l’entreprise, toujours, de demander à ce que l’on travaille en équipe. Essayons de faire une équipe de France de l’export qui ressemble à la Coupe du Monde de 1998 et pas à celle qui s’est jouée cet été en Afrique du Sud.(Applaudissements).Voilà. Je fais cela, vous l’avez compris, avec beaucoup de cœur, en y mettant 35 années d’expérience sur les relations internationales, que j’ai déclinées sous différentes casquettes. Je crois que je connais un tout petit peu le monde. Je suis très heureux de faire ce travail, parce qu’encore une fois, c’est la réalité, ce sont de vrais emplois, de vraies entreprises. On n’est pas dans les grands discours. On est dans la vraie bagarre telle qu’elle est. Et puis, j’ajoute, puisque nous travaillons aussi très activement sur ce qu’il se passe de l’autre côté de la Méditerranée, où je serai, la semaine prochaine, en Tunisie… Là aussi, il y a les symboles et la politique, cela est très important ; et puis surtout, il y a l’accompagnement économique.Un chiffre – et je termine là-dessus , la France est parmi les tous premiers acteurs dans le monde arabe. 3 000 entreprises, 300 000 fiches de paie que nous signons tous les mois. Cela représente 12 à 15 % de la totalité de notre commerce international. La stabilisation, la réussite de la transition démocratique, ce sont bien sûr des discours et de la diplomatie. Mais c’est d’abord la capacité de ces pays à stabiliser leur niveau social. Parce qu’eux aussi, ont un léger problème d’emploi. Leur point commun n’est pas seulement la religion ou la langue, mais aussi le fait que dans ces pays, entre 40 et 70 % de la population a moins de 25 ans. Le vrai défi, c’est l’emploi ; et le rôle des sociétés françaises et des autres, va être d’accompagner la stabilité économique de ces pays. Cela est très important si nous voulons aider la transition démocratique de ces pays, il faut aider nos entreprises à y rester. Donc, l’une de mes nouvelles missions, depuis peu, consiste à m’occuper de nos entreprises dans le monde arabe et de s’assurer qu’elles y restent et donc, de régler leurs problèmes à mesure qu’ils se développent. Et Dieu sait s’il y a des problèmes.Je vous ai à peu près tout dit. Voyez qu’il y a du travail pendant ce CDD. J’espère laisser les choses dans un état meilleur que ce que j’ai trouvé. Mais, cela est difficile. Les chiffres sont difficiles et les causes structurelles de ces déficits ne se règlent pas comme cela, en quelques semaines. Ce sont des causes structurelles et il faut que nous nous attelions à les régler ensemble. Chacun a son rôle et les Français de l’étranger que vous représentez sont pour moi un élément majeur de ce combat pour l’export et pour la France de l’export.Merci de votre attention.(Applaudissements).QUESTIONS-REPONSESMonsieur le PrésidentMerci, Monsieur le Ministre, pour cet exposé exhaustif d’une situation qui a des points négatifs, vous l’avez dit, mais qui a également des lueurs d’espérance et d’espoir, en espérant que votre CDD soit couronné de succès.Je donnerai la parole successivement aux représentants des différents groupes, en les priant de s’en tenir à peu près à trois minutes. Monsieur le Ministre, si vous avez un peu de temps, vous aurez l’occasion ensuite de répondre à certaines de leurs remarques.Monsieur le Président donne la parole à Monsieur Xavier DESPLANQUES, pour le groupe Union de la majorité.Monsieur Xavier DESPLANQUES, membre élu de la circonscription de TananariveMonsieur le Ministre,Je suis élu et opérateur dans l’Océan indien, membre du groupe RFE et je m’exprime au nom de l’Union de la majorité. D’abord, merci pour votre passion ; nous ne la découvrons pas, nous la connaissions, tant sont nombreuses vos interventions et nombreux vos déplacements à l’étranger. Notre propos, aujourd’hui, sera volontairement limité à ce que nous connaissons le mieux et que vous avez commencé à aborder à la fin de votre intervention, c’est-à-dire la PME et la PMI de droit local, qui est soit à capitaux, soit à dirigeants français à l’étranger.Aujourd’hui, les dispositifs français d’aide et d’assistance aux PME/PMI imposent d’être domicilié en France pour bénéficier d’aides. Cette exigence nous est toujours apparue comme parfaitement discriminatoire vis-à-vis d’une grande majorité de nos entreprises installées à l’étranger, ces entreprises n’étant pas des filiales de groupes français.Ceci posé, notre première question est la suivante : comment comptez-vous œuvrer dans votre CDD pour intégrer à l’équipe de France de l’export, ces sociétés à capitaux ou dirigeants français dans le dispositif d’aides aux PME/PMI ? Notre deuxième et simplement dernière question – et je respecterai là les instructions de notre vice-président : beaucoup de nos sociétés sont installées aujourd’hui dans des pays considérés à risques. Le développement de l’investissement français à l’étranger passe obligatoirement par une meilleure sécurisation en cas de risque politique majeur. Les grands groupes, eux, bénéficient des accords de protection et d’encouragement réciproques des investissements qu’ils réalisent dans ces pays à l’étranger. Il est primordial, aujourd’hui, que les PME/PMI puissent également bénéficier des dispositions de ces accords. Les mouvements politiques actuels ne font que confirmer cette urgence de la mise en place d’un dispositif innovant de sécurisation des ces PME/PMI. Quelles mesures peuvent être envisagées pour ces entreprises ? Je porte ici simplement le témoignage des entreprises françaises de Madagascar qui, dans la crise de 2009, ont perdu 10 % de leurs activités en quelques jours, par incendies, pillages et autres. 10 %, 60 entreprises sur 600 ! Aucune de ces entreprises n’a pu obtenir la moindre indemnisation, sauf l’intervention extrêmement limitée, vous le savez, du comité d’indemnisation des victimes d’infraction, le CIVI. Nous espérons avoir été suffisamment brefs pour vous permettre de nous apporter les premières réponses à nos deux seules questions.Avec nos remerciements bien sincères, Monsieur le Ministre.(Applaudissements).Monsieur le Président donne la parole à Monsieur Marc VILLARD, groupe Français du monde ADFE.Monsieur Marc VILLARD, membre élu de la circonscription de BangkokMerci, Monsieur le Président.Monsieur le Ministre, dans un premier temps, je pensais que sans autre inconvénient que de lasser mes collègues, j’aurais pu vous resservir les propos que je tenais à Madame IDRAC il y a à peu près un an devant cette même Assemblée, tant la situation est similaire et notre commerce extérieur ne s’est guère amélioré. Nous aurions pu souligner ce que nous considérions comme les points faibles du dispositif d’appui au commerce extérieur, mais la Cour des comptes l’a fait avec plus d’acuité que nous ne saurions le faire dans son rapport annuel paru en février. Nous avons à plusieurs reprises pris connaissance de votre constat sur l’état actuel du commerce extérieur, sur l’urgence qu’il y avait à réagir, et nous avons pris connaissance de votre plan d’action. Ces mesures répondent pour l’essentiel à nos préoccupations. Nous nous devons de vous laisser le temps de les mettre en œuvre et d’en apprécier les résultats. Permettez-moi cependant de souligner quelques points, avec l’éclairage que nous donne notre statut d’élu de terrain et plus particulièrement d’acteurs économiques de terrain, pour grand nombre d’entre nous. Vous l’avez souligné tout à l’heure, il y a beaucoup de travail à faire en amont, pour restructurer la filière export de la France. Nous ne parlerons pas des grands groupes. Je vous parlerai plutôt des PME/PMI et vu de l’étranger, il nous semble que les mesures que vous préconisez en aval, ne pourront avoir d’effet que si en amont, en France, un grand nombre de PMI sont de nouveau persuadées de la nécessité de se tourner vers l’export, pas uniquement vers les frontières de notre hexagone, mais également qu’elles se dotent et que vous les aidiez à se doter des moyens nécessaires, qu’ils soient techniques, financiers ou humains. Nous le voyons trop souvent à l’étranger, quand nous recevons dans le cadre des chambres de commerce ou quand Ubifrance reçoit des PME/PMI, elles ont des contacts intéressants quand elles sont sur le terrain et, une fois rentrées en France, elles sont reprises par la routine quotidienne qui les absorbe et il n’y a pas de suivi.En aval, sur le terrain, nous souhaitons que le redéploiement du dispositif du commerce extérieur entre Ubifrance, les CCI françaises à l’étranger et les CCE, se fasse dans un souci de plus grande efficacité, d’optimisation de l’utilisation des fonds publics et en gardant à l’action d’Ubifrance son caractère de service public.Nous avons pu en parler, pas plus tard qu’avant-hier avec le directeur général d’Ubifrance, Christophe LECOURTIER, que nous avons reçu devant notre commission. Il ne nous paraît pas normal qu’Ubifrance se désengage ou ne soit pas présent dans les pays qui sont difficiles, où la présence de la France est embryonnaire, à tel point qu’il ne peut pas y avoir de chambre de commerce et donc, où il n’existe pas de structure d’accueil et d’appui aux entreprises qui veulent venir.En parallèle, nous souhaitons – partout où cela est possible – que les missions et moyens d’Ubifrance soient transférés aux chambres de commerce et d’industrie. Cela permettrait à Ubifrance de déployer ses moyens dans les pays que je citais précédemment. Alors, je sais que cette démarche est en cours. Pas nécessairement dans les pays où nous aurions espéré que cela se fasse, puisqu’il s’agit de la Jordanie, de Madagascar, du Nigéria, du Pérou, de la République démocratique du Congo, du Venezuela, qui ne sont pas parmi les pays les plus faciles. Espérons que cette démarche se poursuivra. Je ne développerai pas les modalités souhaitables dans ces transferts. L’UCCIFE l’a fait. Je pense que vous en avez déjà été informés.Enfin, partout où les différentes équipes cohabitent, il faut faire en sorte qu’elles travaillent ensemble et non concurremment pour le bénéfice de nos entreprises. Je crois que vous avez eu il y a quelques mois, en novembre, au Vietnam, l’exemple de ce qu’une équipe de France de l’export soudée peut arriver à réaliser.Vous le savez, Monsieur le Ministre, et cela rejoint mes premiers propos concernant nos PME/PMI, une des difficultés qu’elles rencontrent est lié à leur manque de fonds propres pour assurer leur développement, une fois installées à l’étranger. Il faut donc, comme le prévoit votre plan d’action, revoir les dispositifs proposés par OSÉO et la COFACE. Nous serons heureux de nous associer à ces réflexions, pour mieux cerner les besoins de ces PME/PMI et, comme le disait juste avant moi Xavier DESPLANQUES, tout particulièrement pour ces PME/PMI de droit local, dirigées par des Français et qui participent au développement du commerce extérieur de la France, mais dont le statut de droit local les écarte pour l’instant du dispositif d’appui au commerce extérieur.Nous notons également avec beaucoup d’intérêt votre souci d’instaurer avec nos grands partenaires économiques, des accords de réciprocité permettant à nos entreprises de jouer sur un pied d’égalité avec les sociétés nationales de nos partenaires dans leur pays.Je terminerai en vous disant qu’alors que l’équipe de l’export est en train de se renforcer, de la venue des conseillers du commerce extérieur de la France, nous pensons que notre Assemblée devrait être associée à cette équipe de France de l’export. J’en profite pour vous faire part d’un vœu émis par certains de nos collègues et qui sera débattu tout à l’heure – j’anticipe un peu sur l’acceptation ou non de ce vœu par notre Assemblée – que nos collègues élus à l’Assemblée des Français de l’étranger, plus particulièrement tous ceux qui s’intéressent à la chose économique, puissent être invités assez régulièrement aux réunions des sections des conseillers du commerce extérieur dans les pays où ils exercent leurs mandats. Je pense que les échanges seraient enrichissants pour les deux parties.Je vous remercie, Monsieur le Ministre. J’espère que nous aurons l’occasion, avant la fin de votre CDD, de vous recevoir à nouveau, pour faire avec vous un autre bilan.(Applaudissements).Monsieur le Président donne la parole à Monsieur Serge VINET, groupe Majorité présidentielle.Monsieur Serge VINET, membre élu de la circonscription de GenèveMonsieur le Ministre,Mesdames et Messieurs les vice-présidents,Mesdames et Messieurs les Sénateurs et Conseillers, Chers collègues,Qu’il me soit permis, Monsieur le Ministre, de vous remercier d’être ici ce soir à nos côtés pour votre intervention, montrant, s’il le fallait, votre détermination à remettre en ordre de bataille, le commerce extérieur qui, les indicateurs tout récemment parus nous le rappellent, reste très fragilisé.Mes collègues et moi-même ne pouvons que nous réjouir du temps que vous consacrez généreusement aux Français de l’étranger et de votre implication notifiant tout l’intérêt que vous portez à ces milliers d’entreprises françaises à l’étranger. Ces dernières, dont le mérite est à souligner, réalisent avec beaucoup de difficultés, un travail remarquable et remarqué et à bien des égards – faut-il le préciser – générant même en métropole, bon nombre d’emplois non négligeables.Depuis votre nouvelle affectation, en novembre dernier, vous ne vous êtes pas contenté de regarder passer les trains ; vous en avez même vendu au Kazakhstan, ces derniers jours, me semble-t-il. Nous apprécions particulièrement vos dernières prises de position à Tokyo pour la défense de nos intérêts et dans le même temps, les deux commandes majeures d’Airbus, mettant ainsi fin à la domination insolente de l’Américain Boeing qui jouissait, au pays du Soleil Levant, d’un quasi monopole historique.Selon la tradition française bien établie, comme tout compromis voit sa conclusion autour d’une table, nous devons saluer la virulence de vos propos pour la défense et la promotion de la gastronomie française à l’étranger. J’y perçois comme une influence paternelle. Quoiqu’il en soit, la campagne « So French, so sexy » ne peut que crédibiliser encore plus notre gastronomie élevée au rang du patrimoine mondial de l’humanité…Monsieur Pierre LELLOUCHEJe n’ai pas dit « sexy », mais c’est pas mal non plus !Monsieur Serge VINETD’ailleurs, toujours dans la même région du monde, vous avez appelé le Japon à ouvrir ses frontières aux produits alimentaires français, condition pour que Paris soutienne la conclusion d’un accord de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne. Dernier exemple de vos travaux : vos entretiens avec vos homologues afghans pour faciliter l’accession des entreprises françaises à ce marché régional, qu’il s’agisse du secteur minier, agricole, ou celui des infrastructures. Il nous serait par ailleurs agréable que vous nous informiez du contenu de votre réunion avec les représentants des conseillers du commerce extérieur de la France de ce matin et des implications que nous pourrions ressentir sur le terrain, pour nos entreprises françaises implantées hors hexagone.Enfin, lors de vos prises de fonction, vous avez annoncé une offensive digne de nos bonnes années – que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître – pour le soutien de l’activation des valorisations des PME. C’est à ce niveau que se concentrent nos forces et nos faiblesses, que se jouent notre balance commerciale, nos emplois et finalement, le financement de notre modèle social. 42 % de la valeur ajoutée française, 54 % des actifs, 90 % du total des entreprises exportatrices, seulement 25 % de nos exports… Bien que vos yeux – et nous le comprenons – soient fixés sur notre partenaire européen principal, ce n’est pas le seul, s’agissant de l’Allemagne, je voudrais soumettre pour conclure à votre sagacité, une réflexion au demeurant anodine et vous rendre attentif sur ce qu’est, à mon sens, le premier des maux qui plombent le commerce extérieur français. C’est l’intérieur !Je m’explique. J’habite un pays depuis trente ans, qui s’appelle la Suisse. Quand vous prenez le train à Genève pour rejoindre la capitale fédérale Bern, deux heures vous suffisent. Chacun passe son temps comme il l’entend, mais si l’idée vous venez de lire un petit livre qui s’appelle le code du Travail, au terme de votre périple, vous aurez non seulement fini l’ouvrage, mais vous l’aurez compris. La conclusion, Monsieur le Ministre, c’est la liberté d’entreprendre. Liberté, comme nous le rappelait si bien Paul Éluard. Monsieur le Ministre, si d’aventure vous preniez la liberté de compulser parallèlement le code du Travail français et son homologue helvétique, vous verriez alors la source majeure des contraintes qui engluent notre économie et je suis certain que bon nombre de solutions vous sauteraient aux yeux.Pour conclure, plutôt que changer les pansements, mieux vaut penser au changement ! (Applaudissements).Monsieur le Président donne la parole à Monsieur Jean-Pierre BANSARD, pour les non-inscrits.Monsieur Jean-Pierre BANSARD, personnalité qualifiéeMonsieur le Ministre, Vous devez sûrement vous demander ce que je fais ici. Il est vrai, je suis à Paris et j’ai été nommé comme personnalité qualifiée par le Ministre des affaires étrangères. D’autre part, je suis très fier d’appartenir à l’Assemblée des Français de l’étranger.Je reviens un petit peu sur la question des PME. J’ai bien étudié la question des PME et de leur exportation, pour trois raisons. La première, parce que mon premier métier était transitaire, c’est-à-dire exportateur et importateur, pendant trente ans ; la deuxième, c’est que je suis aujourd’hui le président de SOLEX et que nous exportons à travers le monde entier ; la troisième, c’est suite à la création, avant la Guerre du Golfe, de Vitrine de France. Vitrine de France, pour moi, est une des choses les plus importantes. D’abord, il faut savoir que nos entreprises ne sont pas toutes localisées à Paris. Beaucoup sont en province. Également, les hommes d’affaires étrangers, les Japonais, les Chinois, les Coréens, les Mexicains viennent à Paris et restent à Paris. Très peu d’entre eux partent en province. Cela signifie que ces hommes d’affaires ne visitent pas nos PME en province. Également, nos PME n’ont pas les moyens de venir à Paris, parce qu’il faut y prendre des bureaux, s’installer, avoir des représentants, et ils n’ont pas les moyens de le faire. Nos PME ne peuvent pas non plus aller à l’étranger. Comme le disait un interlocuteur précédent, ils vont en Chine, à Taïwan, ils essaient de vendre, passent huit jour sur place, n’aboutissent à rien en très peu de temps et reviennent en France sans avoir rien fait. Nous avons des PME exceptionnelles en province, qu’elles soient dans la faïencerie, l’informatique, la machine-outil et plein de PME ne peuvent pas explorer l’international. À un moment donné, j’avais demandé pourquoi on ne les ferait pas venir dans une vitrine à Paris, où chacune, pour très peu d’argent, puisse être à l’endroit où arrivent les étrangers, pour que le contact se fasse immédiatement entre les hommes d’affaires étrangers et les PME françaises. Cela permettrait aux PME de ne pas dépenser d’argent, aux hommes d’affaires étrangers de venir à Paris et de se rencontrer. À l’époque, c’était un projet qui s’appelait Vitrine de France et qui avait été fait sur l’aéroport de Roissy (Roissypôle). La Guerre du Golfe est arrivée en 1990 ; aussi bien les ministères que l’Aéroport de Paris et tous les intervenants ou assureurs avaient suspendu le projet. Monsieur le Ministre, c’est un projet à reprendre. Si l’on veut aider nos exportations, nos petites PME, qui sont l’âme de notre vie, de notre pays, à exporter, il faut faire la conjonction des deux, des hommes d’affaires qui arrivent de l’étranger à Paris et des PME de province qui viennent à Paris.Voilà, Monsieur le Ministre, ce que je vous suggère, c’est un maillon dans une grande chaîne des problèmes que nous rencontrons, et je suis à votre disposition, si vous souhaitez que l’on en parle.(Applaudissements).Monsieur le Président donne la parole à Monsieur le Secrétaire d’État.Monsieur Pierre LELLOUCHEMerci beaucoup.J’ai peu de temps, parce que j’ai un rendez-vous à Bercy à 18 heures avec le délégué à la sous-traitance, qui fait un très bon travail. Je vais quand même essayer de répondre à tous ces points rapidement.En guise d’introduction, je voudrais dire à Monsieur Francis HUSS qui a parlé de lueurs d’espoirs, que bien sûr, il y a des lueurs d’espoirs. Je n’ai pas un discours *, j’ai un discours gaulliste. Qu’on se comprenne bien : aucune fatalité ne condamne la France à avoir des déficits à 50 milliards. Quand on connaît le talent, la créativité de nos entreprises, de nos entrepreneurs, la qualité du travail de nos ouvriers et de nos employés, on doit arriver à avoir des relations commerciales équilibrées.L’autre jour, au Japon, j’avais invité les entreprises japonaises qui travaillent en France pour connaitre leurs problèmes et savoir pourquoi elles étaient en France. Naturellement, cela ne va pas faire plaisir à mon voisin, mais les 35 heures, ils n’aiment pas trop, les charges sur la Sécurité sociale sont légèrement excessives, beaucoup plus cher qu’ailleurs ; mais ils sont là, aussi, parce qu’il y a la créativité, la recherche, l’environnement scientifique, la qualité de la main d’œuvre. Donc, bien sûr, il y a des lueurs d’espoir. Nous ne sommes pas condamnés à avoir des déficits de cette ampleur. Mon travail consiste à essayer de remettre le navire dans la bonne direction. Car il existe tout un tas d’obstacles débiles, bureaucratiques que nous devons pouvoir enlever. Mon travail consiste à enlever les obstacles entre les entreprises et l’export et de les convaincre, de les amener, de leur faciliter la vie. D’autant que dès qu’elles exportent, elles gagnent plein d’argent et elles créent de la richesse, donc de l’emploi.Deuxièmement, j’ai vu que mon sur le CDD a fait florès : je vous rassure, nous allons gagner cette élection, Monsieur VILLARD, l’année prochaine et j’ai tout à fait l’intention de rester ministre, si le président me renomme… (Applaudissements).CDD aujourd’hui. Détendez-vous ! Calmez-vous ! Nous allons gérer et j’attends avec beaucoup d’intérêt le début de la campagne. Simplement, je suis modeste et Républicain… De là à dire qu’il est sur le point de partir, non, détendez-vous, Monsieur VILLARD… Vous allez m’avoir et cela va continuer à dépoter…Troisième point, Monsieur VINET, c’est « So French, so good », pas « So French, so sexy ». Quand je vendrai des soutiens-gorges, je reprendrai votre suggestion…(Rires et applaudissements).La réponse à la première question de Monsieur DESPLANQUES, le critère d’aide aux PME, c’est l’emploi en France. Si une PME enregistrée à l’étranger crée de l’emploi en France, elle sera éligible au même système que toutes les autres. Dites-moi combien d’emplois vous créez en France ? C’est aussi basique que cela, je serai à votre écoute, avec toutes mes équipes.Deuxièmement, ces entreprises, nous travaillons à ce qu’elles soient éligibles à l’assurance-prospection, parce que nous avons conscience du fait que ces petites entreprises, implantées par des personnes qui se basent à l’étranger, peuvent être extrêmement utiles sur la totalité de notre économie. Donc oui, là aussi, nous sommes à votre écoute, si vous avez des suggestions, des projets, des cas à soumettre, qui sont utiles.S’agissant de la couverture des risques, l’État français ne peut pas couvrir tous les risques. D’abord, la banque est quelque peu endettée. Je ne vais pas vous dire n’importe quoi. Lorsqu’il y a des situations de guerre de révolutions, des régimes assurantiels, il y a des assurances-risques, et nous avons immédiatement les problèmes. J’ai réuni hier nos entreprises dans le monde arabe. Il y a naturellement des problèmes de couverture de risques. L’État français ne prend en charge que ce qui est éligible en termes d’accords de protection des investissements avec le pays concerné. Il ne servirait à rien pour moi de prétendre qu’il existe des couvertures magiques. Lorsqu’elles existent, il y a les couvertures COFACE. Sinon, vous avez des accords de protection des investissements. Sinon, il faut s’assurer. Mais, le fait-du-prince, l’acte de guerre, sont des situations difficiles, qui créent des problèmes graves, parfois, surtout si l’entreprise est petite et qu’elle a du mal à tenir le paiement des échéances. Nous sommes en train de travailler là-dessus, parce que les révoltes dans le monde arabe, créent bien entendu beaucoup de difficultés pour les entreprises, qui sont soit des très grandes, soit des petites. C’est d’ailleurs un des sujets sur lesquels je vais travailler avec les autorités tunisiennes, dès la semaine prochaine, pour un certain nombre de nos entreprises.Sur la suggestion de Monsieur BANSARD, que je ne veux pas oublier, son idée mérite d’être regardée. Cette année, je veux essayer de colocaliser la totalité des personnes qui s’occupent d’export au même endroit dans chaque région de France. Si déjà nous arrivons à cela, ce sera considérable. Parce que ce que dit Monsieur BANSARD est vrai : la plupart du temps, nous avons affaire à de petites entreprises qui ont parfois un très bon produit ou un bon savoir-faire, mais pas les moyens d’avoir des personnes qui vont aller prospecter sur les marchés, ni à Paris, ni à l’étranger. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, nous avons les dispositifs d’accompagnement. Quand je dis que l’État fait le travail, nous le faisons. Nous payons les billets d’avion, nous payons l’accompagnement et nous essayons d’assurer le suivi. Pour ce faire, j’ai demandé à Ubifrance, d’entrée de jeu, de ne pas se contenter d’annoncer des chiffres en progrès – même si leur accompagnement est un vrai travail et je leur rends hommage à ce sujet. Nous accompagnons 20 000 PME à l’export chaque année et l’État assure cet accompagnement. Il nous faut maintenant nous assurer du suivi et d’objectifs qualitatifs. Monsieur VILLARD, vous avez soulevé le rapport de la Cour des comptes, que je connais. Je ne l’ai pas attendu pour fixer à mes services ce type d’objectifs. D’ailleurs, je l’ai dit à mon ami Didier MIGAUD, qui préside la Cour. Là-dessus, nous sommes en phase et nous travaillons dans cette direction. Mais, pour en revenir à ce que disait Monsieur BANSARD, sur l’accompagnement de PME, si déjà nous arrivions, en région, à avoir tout le monde au même endroit, la vie changerait. Parce que quand vous parlez à un patron de PME, la plupart du temps, il ne sait ni comment s’appelle Ubifrance, ni les services, ni les accompagnements, ni les mécanismes financiers, ni OSÉO et il a vaguement entendu parler de ces choses, mais il ne sait pas où ni qui. Je le sais, j’y vais, dans les PME. Alors, qu’est-ce que je cherche à faire ? À regrouper tout ce monde au même endroit.Une région le fait. Ce que je veux, c’est l’efficacité et je ne fais pas d’idéologie. Je travaille avec les présidents de région. Or, 21 sur 22 sont socialistes. La semaine prochaine, j’ai un séminaire avec la totalité des présidents de Région pour essayer de mutualiser. Nous devons nous mettre ensemble et ils l’ont compris. Une région sait le faire : Nord-Pas-de-Calais. À Lille, le Président PERCHERON a mis tout le monde au même endroit : la Région, l’État, Ubifrance, les chambres de commerce, les OSÉO, les COFACE, j’en passe, il y en a toute une liste. Mais, au moins, ils sont au même endroit, ce qui fait que quand une entreprise de la région veut exporter un produit, elle a un responsable produits, un responsable export sur la zone, les mécanismes financiers et l’accompagnement. Après, on nous l’amène et ensuite, on s’en occupe. Mais, il faut mutualiser.Alors, Monsieur VILLARD, vous avez dit qu’il faudrait que cela soit mieux fait avec les chambres de commerce à l’étranger. Je ne demande que cela. Vous êtes au Vietnam, je vous ai vu, vous savez très bien que d’un pays à l’autre, ce sont des humains. Parfois, vous avez une très bonne chambre de commerce internationale, où les personnes mettent beaucoup de cœur, ont de l’expérience ; d’autres fois, cela ressemble plus à des Rotary club. Qu’y puis-je ? Cela va dépendre de la qualité des gens, du stade de leur carrière, de leur disponibilité… parce que quand on représente un groupe ou une entreprise à l’étranger et que l’on travaille douze ou quatorze heures par jour à vendre des produits, il faut avoir le temps, ensuite, de s’occuper de la société du voisin, du type qui arrive de Paris, de lui présenter… et tout cela, à titre bénévole. Je rends hommage aux personnes qui sont dans les chambres de commerce. Mais, le côté opérationnel de ces chambres va varier d’un pays à l’autre et quand cela marche, c’est formidable. Je sais des endroits où cela marche bien ; d’autres où cela marche moins bien. C’est un peu comme les équipes de foot, comme cela dépend des humains, cela peut très bien marcher dix ans, puis chuter après. Donc, quand vous me dites : « Alors, comment allez-vous faire sur tel pays, le Venezuela, la République du Congo, etc. ? ». Nous avons un dialogue avec la chambre de commerce internationale et comme ce sont des choses sérieuses et qu’il s’agit d’une délégation de service public, nous essayons d’être sûrs que le contrat sera tenu des deux côtés. Donc, nous passons un partenariat avec des objectifs et tout cela, nous ne l’improvisons pas. Nous essayons de le faire le plus sérieusement possible. Et je peux vous assurer que nous le faisons avec beaucoup de soin, sachant que pour des raisons budgétaires, nous n’allons pas mettre de l’Ubifrance partout, nous n’en avons pas les moyens. Donc, nous essayons de mutualiser, avec les conseillers commerciaux, à qui j’ai demandé de se mobiliser. Là aussi, petite révolution, les mouvements de conseillers commerciaux, ce n’est pas ce qu’on appelle la transparence au Quai d’Orsay ou à Bercy entre les conseillers eux-mêmes, mais j’ai demandé à ce qu’ils soient évalués à 360 degrés, y compris avec un rapport des entreprises. Méga révolution… également aussi que leurs émoluments traduisent leurs résultats, parce que je veux qu’ils travaillent, qu’ils soient partie prenante de l’aventure à l’export. Il faut donc que la ligne précédente soit une ligne de combat qui anticipe la demande, qui aide la négociation et là où c’est possible que l’on essaie de mutualiser, y compris avec les régions. Parce que certaines régions ont jusqu’à deux douzaines d’ambassades à l’étranger. J’en connais. Or, au final, c’est quand même le même contribuable qui paie. Quelle utilité ? Si la région Rhône-Alpes – pour ne citer qu’elle – à Shanghai, fait mieux qu’Ubifrance, il leur faut représenter toute la France et je récupère ainsi un poste que je mets ailleurs, où nous avons personne. C’est ce que nous essayons de faire, de mapper, de dresser une carte qui soit aussi cohérente que possible par rapport à nos objectifs, pas simples et de faire travailler tout le monde ensemble. Des personnes qui ne se parlaient pas. Vous le savez. C’est quand même étonnant, ce pays, franchement. Quand vous pensez que les Italiens sont capables, à New York, d’avoir un building où il y a tous les vins italiens, tous les produits italiens et que nous, nous avons les bordeaux qui se battent contre la bourgogne, contre tel autre vin, etc., c’est ma marque, pas la tienne… Moi, je veux une bannière : le drapeau français.(Applaudissements).Cela est vrai. Dans les salons agroalimentaires dans lesquels je me bats, il nous faut une bannière France. La semaine dernière, à Tokyo, la bannière espagnole, l’italienne, la chinoise, et Dieu sait que nous avons travaillé à harmoniser les choses, pour la première fois. Mais, sachez que cela fait trois mois, en accord avec Bruno le Maire que nous essayons de faire travailler ensemble le ministère de l’Agriculture et Bercy pour vendre ensemble des produits agroalimentaires français. C’est cela, ma réalité. J’ai bien l’intention d’y arriver ; j’ai besoin de votre aide ; merci de me donner un petit peu de temps pour voir si tout cela fonctionne. Mais, quand je parle à mes collègues socialistes qui sont présidents de Région, ils ont parfaitement percuté, parce qu’ils savent que c’est l’emploi dans leur région. Désormais, la loi leur donne la responsabilité de l’emploi. Nous sommes complètement dans le respect des institutions et de la décentralisation. L’État s’occupe de la partie internationale et de l’accompagnement. J’attends des Régions qu’elles fassent le travail en termes d’identification des entreprises et nous allons donner toute l’aide nécessaire. Les chiffres des douanes sont à la disposition des Régions depuis quinze jours, un mois. J’attends qu’elles colocalisent les moyens et qu’à partir de là, nous emmenions les entreprises ensemble à l’exportation, en assurant pas seulement la primo-visite, mais l’accompagnement dans le temps. Voilà le travail qui est devant nous. J’ai besoin de vous pour participer à tout cela, avec le plus d’énergie possible, mais franchement, nous ne dormons pas beaucoup, en ce moment.Merci de votre gentillesse.
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