Monsieur Francis NIZET, vous êtes « Conseiller élu à l’Assemblée des Français de l’Etranger »
pour l’Asie du Nord, pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie ?
Les deux millions de Français qui vivent et travaillent à l’étranger sont représentés politiquement à l’Assemblée des Français de l’Etranger, institution française qui regroupe 155 « Conseillers » élus au suffrage universel par ces Français de l’Etranger. Ils sont les porte-parole des Français de l’étranger, les défenseur attentifs de leurs droits et intérêts, les interlocuteurs du gouvernement, des ambassadeurs et des consuls sur les questions relatives à l’expatriation, mais aussi ils élisent les 12 sénateurs représentant les Français établis hors de France, siégeant au Sénat Français.
Je suis donc un de ces 155 élus qui représente les 40 000 Français vivant en Asie du Nord c'est-à-dire en Chine, à Taiwan, à Hong Kong au Japon, en Corée du Sud et en Mongolie.
Monsieur Francis NIZET, pouvez-vous nous donner quelques exemples des travaux de votre Assemblée et de résultats obtenus ? :
Je prendrai deux exemples dans deux domaines qui préoccupent les Français de l’Etranger : leur santé et l’éducation de leurs enfants.
Ce sont les sujets principaux, avec quelques autres, sur lesquels l’Assemblée des Français de l’Etranger et ses élus se penchent depuis de longues années pour en améliorer constamment les solutions. Avec de beaux succès et des avancées concrètes très appréciables.
Dans le cas de la couverture sociale, après des avancées partielles en 1965, c’est véritablement en 1984 qu’est créée, à l’initiative du Sénateur Jean-Pierre Cantegrit, la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) véritable prolongation de la sécurité sociale à l’étranger en prévoyant l’extension de la couverture maladie, maternité, accidents du travail et du régime de retraite à l’ensemble des citoyens français résidant hors de France sur la base d’une adhésion volontaire. De nos jours la CFE assure près de 200 000 français de part le monde.
Dans le cas de l’éducation des enfants, l’Assemblée des Français de l’Etranger, se pencha dès sa création en 1949 sur cette question et obtint dès 1953 le vote au Parlement du premier crédit pour des bourses scolaires à l’étranger. Parallèlement, l’enseignement à distance institué au début de la seconde guerre mondiale pour pallier la désorganisation du système national d’éducation sera étendu en 1954 aux enfants de l’étranger. De nos jours, ce ne sont pas moins de 18 000 élèves des établissements français à l’étranger qui bénéficient de ces bourses pour un coût de près de 50 millions d’euros. La création en 1990 de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) viendra organiser et rationaliser la marche de plus de 250 écoles à l’étranger.
Scolarisant plus de 170 000 élèves, dont environ 70 000 élèves français, ce réseau d’écoles, unique au monde, constitue lui aussi une prolongation du service public d’éducation à l’étranger permettant, et cela est loin d’être négligeable, pour des français expatriés qui changent souvent de pays de résidence une parfaite continuité des programmes,copies presque conformes des programmes « métropolitains ». Prolongation à l’étranger du service public d’enseignement, certes, mais avec une petite nuance de taille cependant : l’enseignement n’y est pas gratuit mais payant avec des frais d’écolages pouvant atteindre en certains endroits 15 000 euros comme à New York.
Depuis septembre 2007, les choses ont un changé à ce niveau puisque la gratuité a été instituée pour les classes de terminales et désormais pour les classes de première et de seconde et à terme tous les niveaux devraient l’être également. Une avancée également due à une initiative et une proposition des élus de l’étranger reprise par le candidat à l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy qui en avait fait une promesse de campagne en 2006 et qui l’a appliquée dès son élection.
Plus concrètement, quelles sont vos actions au quotidien ? :
Comme tout élu, j’effectue également un travail de proximité au profit de mes compatriotes français et j’interviens pour eux auprès des administrations ou des ambassades pour arranger leur situation : des délais administratifs qui traînent en longueur, des informations qu’ils n’arrivent pas à obtenir, des services auxquels ils ne savent pas qu’ils ont accès etc…Par ailleurs, je participe à de nombreuses commissions compétentes dans les ambassades et les consulats en matière de sécurité, d'emploi et de formation professionnelle, de protection et d'action sociale, d’emploi et de formation professionnelle ainsi qu’en matière de bourses scolaires.
En outre, nous sommes consultés par les chefs de postes diplomatiques et consulaires sur toutes les questions générales intéressant les ressortissants français En cas d'empêchement, je désigne dans les nombreux postes de ma circonscription (Tokyo, Osaka, Pékin, Shanghai etc…) un représentant afin d'exprimer ma position et d'être tenu informé.
En ce moment, je suis par exemple très vigilant sur l’organisation dans chaque poste des célébrations du 14 juillet, fête nationale très importante pour les Français et encore plus pour ceux qui vivent hors de France !
Une mission donc passionnante mais très ardue en travail et en énergie !
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