Benjamin Lancar sera notre invité vendredi à Pékin. Un article du Figaro :
«Sarkozyste»
avant d'être de droite, le président des Jeunes Pop, Benjamin Lancar, a choisi
vendredi Nice et son très sarkozyste maire Christian Estrosi pour se livrer à
un exercice éminemment sarkozyste : la captation de thèmes réputés «de
gauche». En l'occurrence, «la diversité», avec la contribution de deux
conseillers municipaux issus de l'immigration, selon la formule consacrée, Fatima
Khaldi et Maty Diouf. Le maire parrainait l'opération, un «grand débat» qui
s'est déroulé à l'F Café, sur le cours Selaya et auquel participait aussi
Frédéric Bouscarle, président de Handipop, la branche des Jeunes Pop dédiée aux
handicapés.
Dès
avant son élection à la tête des cadets de l'UMP, en septembre, Benjamin Lancar
bénéficiait des conseils de Frédéric Lefèbvre, un autre sarkozyste historique.
Avec son aide, cet étudiant d'HEC a lancé la section «Grandes écoles» de l'UMP.
Tout le staff de la rue La Boétie, mais aussi, «indirectement, Franck
Louvrier», conseiller en communication de l'Élysée, a contribué au lancement de
la première campagne des Jeunes Pop, menée sous le label «révolutionnaire» que
Nicolas Sarkozy a encore revendiqué dans son discours de jeudi, en
Haute-Savoie. Des tracts présentant le RSA et la réforme de l'enseignement
comme des mesures «100 % révolutionnaires» vont être distribués partout en
France dès la semaine prochaine, parallèlement aux «grands débats» qui se
déroulent tous les deux mois en simultané dans toutes les fédérations.
Vendredi,
pour celui sur la «diversité», Benjamin Lancar a choisi d'être à Nice «parce
qu'avec Marseille c'est l'une des plus grandes villes de droite du Sud, et surtout
parce que le vote FN y a longtemps été très élevé». «C'est une manière
d'illustrer la capacité de l'UMP à faire avancer des thèmes réputés de gauche,
tout en faisant reculer les thèses du Front national», explique-t-il.
Comme
son idole en politique, celui sans lequel il ne se serait «pas engagé à l'UMP»
il y a cinq ans, quand il avait 23 ans, Benjamin Lancar se veut «en campagne
permanente». Et comme Nicolas Sarkozy, il n'oublie jamais de dénoncer les
« vrais conservateurs » : ses homologues des Jeunesses
socialistes. En deux mois de mandat, il peut se targuer d'avoir créé l'UMP
campus et l'UMP lycée, ainsi que l'opération « les pépites de la
nation », qui vise à recruter les talents dans les quartiers dits
«sensibles». Le tout étant appuyé par une «i-force» qui développe «une
conception offensive d'Internet». Labourer en priorité les terres de l'ennemi,
c'est la mission que s'est fixée Benjamin Lancar.
Concrètement,
il veut que les Jeunes Pop, qui revendiquent aujourd'hui 30 000 adhérents,
en aient gagné 5 000 d'ici au début de l'année prochaine, «pour retrouver
leur niveau de la présidentielle». Et si, en plus, ses copains jeunes pouvaient
arrêter de lui dire «t'es de droite, mais t'es sympa», son bonheur serait
complet.
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