Les ressortissants français des quatre coins du
globe comme leurs représentants peuvent se réjouir. Tout le monde aura droit à
son bout de fromage et à son verre de vin lors de la grande fête nationale.
Ouf!
Les expatriés n'auront pas le défilé militaire devant TV5 pour seul
réjouissance le 14 juillet prochain. Ce n'était pourtant pas gagné. La faute à
une malencontreuse circulaire du ministère des Affaires étrangères demandant
récemment aux chefs de postes diplomatiques et consulaires de réaliser des
économies lors des célébrations de la fête nationale, compte tenu des
difficultés budgétaires.
Loin de passer inaperçue, cette initiative a aussitôt déclenché une volée de boucliers
de la part des conseillers à l'étranger, relayés par le sénateur des Français
établis hors de France, M. Robert del Picchia.
Pour lui, en voulant supprimer "l'un de ces liens républicains et
populaires qui symbolisent au mieux l'unité de la Nation et la
convivialité", M. Bernard Kouchner commettait une grave erreur. Car qui
dit restrictions budgétaires, dit exclusion d'une partie des convives. Dès
lors, "comment expliquer à ces compatriotes leur exclusion par les
ambassadeurs et consuls généraux de la plus grande fête républicaine de l'année
?"Sans compter qu'au-delà de sa portée symbolique, le 14 juillet est une
des rares occasions pour les Français de rencontrer leurs représentants et pour
les entrepreneurs de nouer, pourquoi pas, des contacts avec leurs homologues
français ou étrangers.
Un argument convaincant auquel est venu s'ajouter l'éventualité d'une sacrée
déconvenue, poussant certains au lyrisme. "A l'heure où la politique
d'influence est le bon mot de notre diplomatie, il serait un peu décalé de
démontrer à nos partenaires et amis de tout pays (...) que le pays de la triade
Liberté, Egalité, Fraternité n'a plus les moyens de fêter cette journée de la
Liberté en toute Egalité et Fraternité !", s'emporte Francis Nizet,
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'Etranger à Pékin.
Est-ce l'effet de cette rhétorique qui a été décisif ? Mystère. En attendant,
le 14 mai dernier, le ministre des Affaires étrangères est revenu sur sa
décision en annulant la fameuse circulaire. Les restrictions budgétaires
envolées, c'est porte ouverte à la prochaine garden party.
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