Il 'est pas inutile de relire la lettre des Sénateurs PS des Français établis hors de France adressée à tous le 17 avril. L'hostilité à la gratuité scolaire à l'étranger était déjà clairement affichée. Le chiffre de 900 millions d'euros est tout à fait exagéré ! Le texte de la lettre :
"Nicolas Sarkozy vient d'annoncer à TV5Monde qu'il s'engageait pour la gratuité totale des frais de scolarité à l'étranger.
La gratuité de la scolarité à l'étranger est certes un objectif à long terme, et nous avons toujours défendu, dans ce domaine comme dans tous ceux qui concernent la vie des Français à l'étranger, l'égalité de leurs droits. Cependant plusieurs facteurs doivent être pris en considération.
Outre que les 430 établissements français à l'étranger relèvent des lois locales, ils ne scolarisent que 60000 enfants français sur l'ensemble de leurs 250000 élèves. Les autres continueront-ils à payer ? Comment éviter, en tout cas à l'intérieur de l'Union, l'accusation de discrimination ? Ceux des Français de l'étranger qui ne payent pas leurs impôts en France auront-ils droit à la gratuité de l'enseignement ? La gratuité s'appliquera-t-elle à tous les cycles d'enseignement, ou seulement aux classes de lycées, ce que proposaient jusqu'ici Nicolas Sarkozy et l'UMP (voir sa Lettre aux Français de l'étranger) ?
Et après tout, pourquoi Nicolas Sarkozy ne promet-il pas la gratuité des soins aux Français de l'étranger, ce qui est au moins aussi important ?
Nous assistons clairement à une débandade de fin de campagne ratée. Nicolas Sarkozy sent qu'il est en train de perdre, y compris dans l'opinion des Français de l'étranger : le voilà prêt à faire toutes les promesses démagogiques possibles, y compris celles qu'il ne peut pas tenir.
Car cette mesure n'est pas finançable. Son coût serait de l'ordre de 900 millions d'euros, une somme que le ministère des Affaires étrangères est incapable d'obtenir de Bercy, notre expérience étant que toute mesure de plus de 100 millions d'euros est refusée...
C'est pourquoi Ségolène Royal a proposé il y a plus de six mois, dans le cadre des débats participatifs, une autre politique : augmenter considérablement le nombre de bourses aux élèves français, en les faisant passer de 17000 à 40000, de manière à ce qu'aucun enfant français ne puisse être exclus de l'école française pour des raisons financières. Le coût de cette mesure serait de 50 millions d'euros sur 5 ans, ce qui est acceptable dans le cadre des équilibres budgétaires.
Les Français de l'étranger choisiront : la démagogie débridée ou le sérieux réfléchi !"
Monique Cerisier-ben Guiga et Richard Yung
Sénateurs des Français établis hors de France
Commentaires