Le rapport d'information intitulé "le co-développement à l'essai" mené par Catherine Tasca, Jacques Pelletier et Bernard Barraux vient d'être adopté par le Sénat.
Né en tant que politique publique à la fin des années 1990, en appui aux initiatives prises par les migrants au profit du développement de leur pays d'origine, le co-développement a connu une fortune nouvelle dans un contexte volontariste de jonction des problématiques de développement et de gestion des flux migratoires.
Encore expérimentale, cette politique est confrontée à la question de sa montée en puissance et donc d'un changement d'échelle. Celui-ci suppose une clarification des objectifs, des instruments, des priorités de notre aide, de la répartition de ses moyens et de son organisation administrative, dans un souci renforcé d'efficacité.
Le poids croissant des questions migratoires oblige à penser la question du développement en termes d'intérêt partagé. Obtenir une réelle implication des pays d'origine est une condition première de la réussite de cette politique. Faute de quoi, le co-développement risque fort de se limiter, sur fond d'un dialogue de sourds, à la juxtaposition d'actions ponctuelles non gouvernementales et d'incitations publiques au retour qui, sans être dénuées d'intérêt, ne sont à la hauteur, ni des enjeux du développement, ni de ceux d'une régulation des flux migratoires.
Commentaires