Je prends la liberté d’attirer votre bienveillante
attention sur la vive émotion ressentie par nos compatriotes à l’annonce des
mesures budgétaires prises pour la célébration du 14 juillet dans nos postes
diplomatiques et consulaires.
Une circulaire ordonne, en effet, aux postes de
réduire la participation de la communauté française à un certain nombre de nos
compatriotes triés selon des critères mal définis. Cette décision serait
motivée par le souci de réaliser des économies budgétaires dans un contexte
budgétaire contraint.
Cette décision suscite une importante vague de
protestations de nos compatriotes expatriés qui ne comprennent pas que l’on
sacrifie cette manifestation nationale hautement symbolique à des impératifs
purement budgétaires. De nombreux membres de l’Assemblée des Français de
l’étranger élus au suffrage universel s’en sont fait l’écho auprès de moi et de
mes collègues sénateurs.
La célébration du 14 juillet est, en effet, l’une
des rares manifestations nationales des communautés françaises à l’étranger où
s’exprime leur attachement à notre pays, où nos compatriotes peuvent se
retrouver dans un esprit de fraternité, et où ils ont l’occasion de rencontrer
les autorités diplomatiques et consulaires françaises.
Les mesures de restrictions prises paraissent
complètement contraires à l’esprit de la loi du 6 juillet 1880 selon
laquelle : « La République
adopte la date du 14 juillet comme jour de fête nationale ». Une
célébration reste-t-elle « une fête
nationale» lorsque la majeure partie de la population française intéressée
doit en être exclue ?
Ces mesures de restriction auront un impact
profondément négatif. Nos compatriotes qui ne seront pas invités se sentiront discriminés
et mis à l’écart à partir de critères qu’ils ne comprendront pas.
Ils demandent donc à juste titre un retrait de
cette mesure unilatérale, prise sans consultation préalable des élus.
Il est permis de s’étonner qu’une telle mesure
hautement symbolique ait été prise par voie de circulaire en excluant tout
débat démocratique. C’est la négation même de la mission de l’Assemblée des
Français de l’étranger et de ses élus.
Cet exemple démontre amplement à quel point la
création d’une collectivité d’Outre-frontière demandée par l’Assemblée des
Français apporterait un plus à nos compatriotes expatriés. Elle empêcherait, en
effet, qu’interviennent de telles mesures unilatérales.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez
bien porter à cette situation.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à
l’assurance de ma haute considération.
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