Le Sénateur Ferrand intervenait lors de la récente discussion budgétaire au Sénat sur le sujet :
"Monsieur le Président, messieurs les Ministres, mes chers collègues,dans le cadre général de la mission « Développement et régulation économique », je concentrerai aujourd’hui mon propos sur la situation du commerce extérieur et m’adresserai donc en priorité à vous, Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur.
Je voudrais tout d’abord vous féliciter pour la manière volontariste avec laquelle vous avez d’entrée engagé votre action.
Cela a été noté et apprécié par les différents acteurs qui remarquent avec satisfaction que si vous êtes le ministre du commerce extérieur, vous êtes aussi celui des entreprises et, aussi, celui de l’industrie.
Cela est très important car, on le répètera jamais assez, si l’organisation de notre dispositif d’appui au commerce extérieur a une influence sur les résultats, aujourd’hui très préoccupants, de nos performances à l’international, ce n’est là ni la cause principale ni l’éventuel remède absolu à cette regrettable situation."
Les vrais problèmes, vous les connaissez, Monsieur le Ministre, ils résident principalement dans :
1. une structure de notre industrie qui ne profite pas de la grande demande en biens d’équipements, en machines-outils, en matériel spécialisé des pays émergents qui tirent la croissance internationale,
2. une présence relativement faible dans les zones à fort développement économique,
3. des PME qui peinent à atteindre la taille et l’organisation sectorielle qui leur permettraient d’aller sur les marchés étrangers à l’image en particulier de leurs concurrentes européennes, allemandes, on le répète à satiété, mais aussi italiennes.
Ainsi, la nouvelle constitution de votre portefeuille ministériel vous permet de ne plus être seulement le ministre du dispositif d’appui au commerce extérieur, mais d’exercer une action sur ces facteurs dont on sait bien qu’elle ne produira pas d’effets miraculeux immédiats mais qui, initiant une inflexion positive, portera inévitablement des fruits, à court terme, nous l’espérons.
Je souhaite que vous vouliez bien nous dire ce que vous inspirent ces réflexions et quelles sont les initiatives que vous prendrez en ce domaine.
Quant aux différentes mesures destinées, d’une part, à améliorer la compétitivité de nos entreprises et, plus précisément, nos performances à l’international, elles sont connues et souvent citées.
Qu’il s’agisse de celles contenues dans votre « Pacte FORCE 5 » ou de celles qui consistent à multiplier par deux le nombre des volontaires internationaux en entreprise pour le porter à 10000, nous ne pouvons que vous en féliciter et les soutenir.
Cette dernière ambition est non seulement potentiellement riche en valeur ajoutée à court et plus long terme mais mobilisatrice pour les acteurs du réseau, en particulier UBIFRANCE et les Conseillers du commerce extérieur qui devront convaincre les entreprises, en particulier les PME, d’accueillir tous ces jeunes et de tirer profit de leur renfort.
Je m’autoriserai aussi quelques vœux, voire recommandations, ou même simples observations :
- le fonds de labellisation d’UBIFRANCE doit continuer à être abondé. Il joue et devra jouer un rôle de plus en plus important.
- les BRIC, c’est bien, mais il ne faut décourager ni oublier personne. Je pense au Mexique versus Brésil…
- nous avons amélioré notre présence dans les foires et les salons. Il faut aller encore plus loin.
- Il faut pouvoir, il est vrai, évaluer les résultats des missions économiques mais les indicateurs d’UBIFRANCE ont quelquefois, on vous l’a dit, des effets indésirables…
- Plus que jamais, il faut augmenter la dimension « PME » et « internationale » de nos pôles de compétitivité.
En ce qui concerne l’organisation du réseau et l’articulation entre les marchés étrangers et le tissu des entreprises en France, j’ai compris, Monsieur le Ministre, que, outre la COFACE
La cohérence du projet me convient mais je dois vous dire que je regrette, du moins à travers ce que j’en sais, qu’il ne donne pas aux chambres de commerce françaises à l’étranger la place qui doit leur revenir.
Toutes, bien sûr, n’ont pas le même potentiel et ne peuvent pas offrir les mêmes services. Certaines, vous le savez, sont très performantes et, outre l’animation traditionnelle de la communauté d’affaires française, offrent une gamme plus ou moins étendue de prestations aux entreprises. Je citerai l’exemple de celle de Casablanca qui comporte même un important volet « formation », puisqu’en plus d’un enseignement professionnel, elle réalise en ce moment le projet d’un lycée français.
D’autres sont beaucoup plus modestes mais la plupart, en fonction de leurs environnements respectifs, constituent un réel potentiel de valeur ajoutée pour notre présence économique dans le monde.
Au moment où nous savons que l’Etat ne peut plus tout faire, y compris à l’étranger, il serait dommage que ce bel exemple de partenariat public/privé peu coûteux en argent public car les chambres à l’étranger doivent s’autofinancer en grande partie ne soit pas encouragé.
Il faut, Monsieur le Ministre, leur donner toute leur place, complémentaire et en synergie, dans le dispositif.
Pour cela, elles devraient être associées à la réflexion concernant la réorganisation du réseau afin que soient définis entre les différents acteurs les rôles de chacun et que soient promus à Paris comme sur le terrain un esprit de partenariat que j’appelle de mes vœux car il est conforme à l’intérêt de notre présence économique à l’étranger.
Monsieur le Ministre, après vous avoir confirmé qu’avec le groupe UMP, je voterai bien entendu vos crédits, j’aimerais terminer sur une note optimiste.
Les performances remarquables de nos grands groupes à l’étranger, la manière dont ils ont su s’adapter à la mondialisation et en tirer partie est riche d’espoir quant aux ressources et aux capacités de notre pays à réussir dans la compétition internationale.
Il s’agit aussi, et c’est un autre défi, de faire en sorte que ces succès profitent largement à nos compatriotes, à leur emploi et à leur pouvoir d’achat.
Je vous remercie de votre attention. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
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